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Tout est politique. Violences faites aux femmes : "Il y a une présomption de véracité", selon la députée insoumise Danièle Obono

Les invités de "Tout est politique" sont revenus, lundi, sur la "double controverse" au sein du gouvernement : une plainte pour viol concernant Gérald Darmanin et une, classée sans suite, visant Nicolas Hulot.

Article rédigé par franceinfo, Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Danièle Obono, députée La France Insoumise de Paris, était l'invitée de "Tout est politique" lundi 12 février sur franceinfo. (FRANCEINFO)

La sénatrice PS de l'Oise et ex-ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a déclaré, lundi 12 février, sur franceinfo, que le gouvernement et la majorité parlementaire étaient "imprudents" dans la gestion des accusations visant deux ministres, Gérard Darmanin et Nicolas Hulot. Une plainte pour viol a été déposée à l'encontre du premier et une plainte pour viol, classée sans suite car les faits étaient prescrits, a visé le second dans le passé. Par ailleurs, lundi, Nicolas Hulot a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation à l'encontre de L'Ebdo, le magazine à l'origine de ces révélations.

L'extrait

Comment réagissez-vous aux propos de Laurence Rossignol autour de cette "double controverse" au gouvernement ? Les réponses d'Aurore Bergé, députée La République en marche, et de Danièle Obono, députée La France insoumise, sur le plateau de Tout est politique lundi 12 février.

Aurore Bergé, députée LREM : Il y a une présomption d'innocence, à la fois pour Gérald Darmanin -puisqu'il y a une enquête- et encore plus pour Nicolas Hulot puisque les deux affaires dont on parle : une, la personne mise en cause dit clairement qu'il ne s'est jamais rien passé, et l'autre, l'affaire a été prescrite. La prescription dans le droit français écrase tout (...) Je n'ai pas envie qu'on passe d'un régime de présomption d'innocence à un régime de présomption de culpabilité (...) Ça va se retourner contre la parole des femmes, parce qu'on dira : "Pourquoi elles ont parlé ? Pourquoi elles ont parlé si tard ? Est-ce qu'elles n'avaient pas des comptes à régler ?"

Danièle Obono, députée FI : Malheureusement, le signal du gouvernement va à l'encontre de ce que vous venez de dire (...) Ce qu'on a vu de la part du gouvernement, c'est un message pour le moins ambiguë : il y a des déclarations (...) de lutte contre les violences faites aux femmes (...) et puis, tout à coup, on a des affaires extrêmement graves (...) On a là, tout à coup, une forme de recul du gouvernement qui dit, non seulement qu'il soutient ses ministres - ce qui pose la question quand même de l'indépendance entre l'exécutif et la justice (...)- et de fait la parole de ces femmes, qui ont porté plainte, est remise en cause par le positionnement du gouvernement (...) Il y a la présomption de véracité (...) Il faut tenir compte de cette parole et ne pas la remettre en cause, ce que fait aujourd'hui le gouvernement et c'est ça qui est problématique.

Les invités 

Aurore Bergé, députée La République en marche des Yvelines et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale

Gilles Platret, maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône et porte-parole LR 

Danièle Obono, députée La France Insoumise de Paris

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