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Tout est politique. Les Juifs ne sont pas en sécurité en France : "S'il y a ce ressenti c'est que la République échoue quelque part", pour la députée LREM Cécile Muschotti

Les invités de "Tout est politique" sont notamment revenus, mardi, sur le meurtre d'une octogénaire juive à Paris et sur les propos de Malek Boutih, estimant que les Juifs n'étaient "pas en sécurité en France".

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cécile Muschotti, députée La République en marche du Var, était l'invitée de "Tout est politique", sur franceinfo, mardi 27 mars. (FRANCEINFO)

L'émotion est vive après le meurtre en plein Paris de Mireille Knollune octogénaire de confession juive rescapée de la rafle du Vel d'Hiv'. Deux suspects ont été mis en examen, lundi, pour homicide volontaire à caractère antisémite. L'ensemble des dirigeants politiques ont annoncé leur participation à la "marche blanche" organisée mercredi 28 mars. 

L'extrait 

franceinfo : Ce matin, l'ancien président de SOS Racisme, Malek Boutih a déclaré, mardi sur France Inter que les Juifs n'étaient "pas en sécurité en France". N'est-ce pas un peu exagéré ? La réponse a divisé nos invités.

Christophe Madrolle, secrétaire général de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) Il dit que dans certains endroits de la République, les Juifs ne sont pas en sécurité. Il a raison. Regardez dans le 93, en Seine-Saint-Denis, aujourd'hui il n'y a plus un enfant juif qui est scolarisé dans l'école publique ! Aujourd'hui, j'ai rencontré certains de mes amis juifs qui cachaient leur étoile de David. Il y a effectivement une réelle montée en France de l'antisémitisme (...) Il ne faut pas non plus rentrer dans une peur incontrôlable, mais, oui, Malek Boutih a raison de dire que dans certains endroits de notre République, les Juifs sont en danger.

Frédérique Espagnac, sénatrice socialiste des Pyrénées-Atlantiques : Les propos sont toujours lourds de conséquences. On peut alerter sur une situation telle qu'elle est vécue dans les quartiers, dans certaines parties de la capitale, il faut le dire [mais] je n'aime pas trop la formulation telle qu'elle est faite parce qu'elle est peut-être vraie, mais provoquante en soi. Je connais Malek Boutih et il est aussi connu pour ça. Je crois que ce sont des sujets sur lesquels on ne rigole pas (...) Imaginez le destin de cette femme qui réussit à franchir ce moment terrible, dans les camps de concentration, pour terminer poignardée chez elle, dans cette situation, ce n'est pas notre France. Ce n'est pas la France qu'on aime. De ce point de vue-là, l'alerte est majeure pour nous tous. Ce n'est même plus acceptable. On est dans un point de non-retour.

Cécile Muschotti, députée La République en marche du Var : Moi, je le rejoins sur une chose, c'est lorsqu'il dit que lorsqu'un Juif est attaqué, c'est la France qui l'est. Après, je pense qu'il y a une différence entre le ressenti - attention, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le prendre en compte - et la réalité du nombre d'actes racistes ou antisémites (...) Je pense qu'en tout cas, si ce ressenti est là, c'est que la République échoue quelque part. Donc, il va falloir que la réponse soit plus incisive. 

Les invités 

Christophe Madrolle, secrétaire général de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE)

Cécile Muschotti, députée La République en marche du Var

Frédérique Espagnac, sénatrice socialiste des Pyrénées-Atlantiques

Frédéric Dabi, directeur général adjoint à l’Ifop

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