Si j'étais... François Mitterrand
Au lendemain de la désignation de Benoît Hamon comme candidat de la gauche pour la présidentielle, Karl Zéro se met ce matin dans la peau de François Mitterrand, ancien président de la République de 1981 à 1995.
Si j’étais Mitterrand, vous ayant un jour promis ne pas vous quitter, de rester votre ami, les forces de l’esprit m’autorisent à venir jusqu’à vous aujourd’hui, aussi je vais vous dire : la vie terrestre me manque, j’aimais ses joutes verbales, ses héros, ses idiots, ses affaires peu banales. Et j’assiste, impuissant, à tant d’égarements, que je dois in petto vous parler franchement.
De Chirac à Hamon, en passant par Sarkozy
Ce Hamon qui dimanche, triomphe d’un enfant, terrassa Manuel Valls, défi à l’entendement, me fait craindre et trembler pour l’avenir de la gauche car il prône l’aumône… à la place de l’embauche ! Certes, Hollande fut grotesque, et Valls guère plus malin, quelle tristesse de les voir finir en eau de boudin. J’avais laissé une France au Président Chirac si belle, si grande, si forte, et la voilà en vrac. Chirac fit ce qu’il put, c’est-à-dire presque rien. S’il ne fit pas de mal, il ne fit pas de bien. Sarkozy était fou, mais c’était un Hongrois, ils ont le sang trop chaud et le coeur trop froid.
Macron, pas vraiment une solution
Hollande n’en parlons plus, ce fut une cata, regardons l’avenir, car bientôt on votera. Il y a bien ce Macron, joli garçon narquois mais personne ne sait en quoi vraiment il croit. Un jour il est de gauche, et demain Christ en croix. Un jour il est de droite, et surtout très adroit. Parfois je dois le dire, il me rappelle moi-même, me voyant dans la glace et me disant je t’aime. Mais il lui manque tant, culture, discernement, et une attache locale pour bien aimer les gens. Pas faire semblant, non, les aimer pour de vrai. Et s’il le faut, les vaches, voir comme on les trait.
Conclusion, pas de consignes de vote !
Il y a aussi Fillon, cet amoureux transi, qui a dit son amour devant dix mille amis. "Pénélope je t’aime", ça méritait salaire. Qu’ils aillent se faire foutre ceux qui pensent le contraire ! Et puis il y a Marine, moi j’aimais bien son père, qui me le rendit bien, en divisant la droite. La rejetonne a son ton, martial et conquérant, mais elle n’a pas l’aplomb, on sent que c’est du flan. Reste le plus fada, le Jaurès du Jura, Mélenchon qui se prend pour Castro sur le tard qui éructe, qui s’enflamme, et qui déjà s’y voit, en attendant l’hospice, celui des vieux briscards.
Si j’étais Mitterrand, vous laissant orphelins, je n’emprunterais pas ce trop glissant chemin de vous dicter un choix, de changer le destin : vos candidats sont ternes, passez donc votre tour. Au premier, à la pêche. Et lors du second tour : votez nul, votez blanc, votez pour votre chien !
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