Domination et exploitation dans le travail
Laurence
a 55 ans. Elle est secrétaire indépendante et a des relations difficiles avec
une de ses clientes. Cette cliente, de 30 ans, veut affirmer son autorité et la
surcharge de travail. Elle l'emploie quatre heures par semaine, mais
"voudrait , nous écrit Laurence, qu'elle fasse le même travail que la
secrétaire titulaire qu'elle remplace ". Or, cette secrétaire travaillait
deux jours et demi. Laurence est stressée, fait des erreurs et les relations
s'enveniment. Elle se dit angoissée alors qu'elle reprend le
travail lundi. L'avis de la psychanalyste Claude Halmos.
"Dans les rapports duels salarié/employeur, pour que les rapports de travail ne soient pas angoissants, il faut qu'il y ait entre le salarié et l'employeur un cadre légal qui fixe les obligations de chacun".
"Et c'est le principe de toute loi sociale, poursuit Claude Halmos, ça crée des obligations, mais ça protège les deux parties de l'arbitraire, qui est quelque chose de très angoissant...Notre auditrice se heurte là à l'arbitraire... Obligée de faire le travail de deux jours et demi en quatre heures, Laurence évidemment ne peut pas satisfaire cette exigence. "C'est souvent le cas, cet aspect névrotique de la relation quand les règles n'ont pas été fixées, et que le client est un particulier, et pas une entreprise..."
"La cliente de notre auditrice est peut-être quelqu'un qui croit que tout lui est dû et qu'on peut transformer un salarié en esclave, et puis comme notre auditrice a 55 ans, c'est-à-dire un âge qui pourrait être celui de sa mère, la cliente règle peut-être avec elle des problèmes qu'elle n'a pas réglés avec sa mère...Tout est possible. La question de la loi doit être ramenée, calmement, diplomatiquement mais fermement au centre du débat, il faut revoir le contrat, notre auditrice doit dire à sa cliente qu'elle n'est pas Shiva..." conclue Claude Halmos.
Les dernières parutions (sélection de Bruno Denaes):
- Le couple. Le désirable et le périlleux , Robert Neuburger (Ed. Payot). La vie en couple n'est pas un long fleuve tranquille et l'arrivée d'un enfant fait partie de ces "déséquilibres" qui, souvent, mettent en péril le couple lui-même. Pourtant, le psychiatre et psychanalyste rappelle que les couples qui durent sont toujours ceux qui aiment l'aventure...
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