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On s'y emploie. De l'importance des pauses au travail

Deux chercheurs grenoblois viennent de publier une étude sur les pauses au travail. Leur conclusion : pour bien récupérer, il ne faut pas consulter ses mails ou ses SMS mais laisser "errer" son mental.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Photo d'illustration. Une vraie pause travail (JEFF GREENBERG / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)

Caroline Cuny est enseignante-chercheuse à GEM, la Grenoble école de management. Docteur en psychologie cognitive, elle a co-signé une étude qui vient tout juste d'être publiée sur les pauses au travail.Comment les rendre plus efficaces. Plus rentables.

Qu'est-ce qu'il ne faut surtout pas faire pendant ses temps de pause ?

Caroline Cuny : Ce qu'il ne faut pas faire c'est faire quelque chose. Les pauses les plus efficaces sont celles qui permettent le vagabondage de l'esprit. Laisser son esprit aller où il veut et aller où il veut ?

C'est proche de la méditation ?

CC : Pas tout à fait. On peut penser à des choses, on n'a pas à chasser ses pensées mais simplement laisser l'esprit aller où il veut sans instruction précise. On avait demandé à des groupes de participants de faire deux types de pause : soit ils écoutaient un texte et on leur disait de faire attention aux éléments d'informations fournis dans ce texte car ensuite on va vous demander de les rappeler. Soit ils écoutaient ce texte sans instruction précise. Et dans ces micro-pauses d'une seule minute le groupe auquel une errance mentale était proposé montrait ensuite des performances augmentées d'environ 10%.

Des pauses d'une seule minute ça suffit ?

CC : C'est ce qu'on a testé. On voulait se mettre dans un contexte où on est débordé, réaliste. 

Combien de pauses faut-il faire ?

CC : On a testé des plages de 45 minutes avec deux pauses toutes les 15 minutes.

Qu'est-ce qu'on risque si on ne fait pas les bonnes pauses ?

CC : Une baisse de performance, soit faire les choses plus lentement, soit faire plus d'erreurs. A long terme, on peut aller vers l'épuisement des ressources mentales qui peut conduire au burn out.

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