On s'y emploie. Ce qui va changer dans la vie des auto-entrepreneurs
"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire.
On revient aujourd'hui sur le plan présenté par le Premier ministre, Edouard Philippe, en faveur des entrepreneurs. Avec un gros plan sur les plus petits d'entre eux, les auto-entrepreneurs. Grégoire Leclercq est le président de la Fédération des auto-entrepreneurs.
Quelles sont les mesures les plus positives ?
G.L. : il y a trois réformes majeures. La première c'est la réforme du RSI. C'était vraiment un sujet attendu par les indépendants. Un peu moins par les auto-entrepreneurs que par les autres puisque nous avons assez peu de conflits avec le RSI. Mais on devrait y gagner en lisibilité, en réactivité du système et même en niveau de protection sociale.
La deuxième réforme, c'est la suppression de la cotisation foncière des entreprises pour les petites activités. Cela permet à beaucoup de petites entreprises qui se lancent de ne pas payer cet impôt imprévisible en fin d'année.
Cette cotisation foncière pouvait se monter à combien ?
G.L. : elle dépend de plusieurs critères, du chiffre d'affaires de l'année précédente et de l'impôt fixé par la commune. Selon les communes, ça va d'une centaine d'euros à 600 ou 700 euros. On a eu des records à 1.800 euros en 2015. Ce n'est pas quelque chose qui est dans la logique de l'auto-entreprenariat où tout se paie en pourcentage du chiffre d'affaires.
Et le troisième point très intéressant, c'est l'exonération de charges la première année de la création. On n'aura aucune cotisation sociale à payer quand on sera un créateur. C'est un coup de pouce incroyable à la création d'entreprise.
Du coup, vous vous attendez à un basculement massif vers le régime de l'auto-entrepreneur ?
G.L. : Non. Il y a une autre mesure, c'est le doublement des plafonds, qui est une mesure discutable, qui n'est pas très utile et qui sera assez peu efficace dans le temps parce qu'elle n'implique pas la franchise de TVA. Cela veut dire qu'on pourra franchir les plafonds, mais dès lors, collecter la TVA et la reverser à l'État. Donc on n'aura pas de basculement massif vers ce régime parce qu'il y aura une complexité comptable. C'est plutôt les auto-entrepreneurs qui vont continuer à croître sans peut-être basculer vers le régime réel.
C'est la fin de la "guerre" avec les artisans ?
G.L. : je crois qu'Edouard Philippe et son gouvernement ont réussi à éteindre définitivement la guerre entre les uns et les autres. Les artisans n'ont plus rien à redire au régime de l'auto-entrepreneur puisqu'ils peuvent en bénéficier eux aussi.
Les uns et les autres gagnent en simplicité grâce à la réforme du RSI. Il n'y a plus de raison d'être pour ou contre tel ou tel régime puisque que les régimes vont fonctionner avec des niveaux de cotisations sociales équivalents. On n'a plus de raison d'avoir de guerre et c'est une bonne nouvelle parce que c'était devenu enfantin et parfois de nature à détruire l'image de l'entreprenariat français.
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