Le premier procès du bore out se tient aujourd'hui
Anxiété, tristesse, dépression, sentiment de dévalorisation : le bore out commence à être mieux connu en France. Dans le sillage du burn out, le syndrome d'épuisement professionnel, la maladie - un peu honteuse - de ceux qui s'ennuient au travail, est sortie de l'ombre en Allemagne depuis plusieurs années, et certains chercheurs s'y intéressent. L'un d'eux, le Français Christian Bourion, affirme que jusqu'à 30% des salariés français pourraient y être exposés. C'est l'un d'entre eux qui prend la parole aujourd'hui. Frédéric Desnard attaque son ancien employeur pour l'avoir laissé quatre ans pratiquement sans aucun travail à faire. Une longue mise au placard.
Etre payé à ne rien faire, il est difficile de s'en plaindre
C'est pourquoi la plupart des victimes du bore out ne lui font pas de publicité. Mais pour Frédéric Desnard, la situation a été très difficile à vivre. D'après son avocat, on est là devant une forme de harcèlement moral. Et une exécution déloyale du contrat de travail. L'employeur est tenu de fournir du travail à son salarié, et pas seulement un travail, mais un travail avec du contenu, qui ne soit pas vide de sens. Alors ça n'est évidemment pas la position de son adversaire, l'avocat de la société Interparfums, qui explique que M. Desnard ne s'est pas plaint par écrit au cours de ces quatre années, et qu'il cherche avant tout à dénigrer son employeur. On verra ce que le Conseil des prud'hommes de Paris, qui examine l'affaire aujourd'hui, en concluera.
Quand on se retrouve au placard, il faut se manifester, par écrit. Réclamer du travail. Aller voir aussi les représentants du personnel, le CHSCT. Laisser des traces pour faire éventuellement constater la rupture du contrat de travail, aux seuls torts de l'employeur. Mais c'est difficile, le bore out, l'ennui au travail, mine lentement ceux qui en sont victimes.
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