Le web peut-il sauver le petit commerce ?
Les initiatives numériques se multiplient pour aider les petites entreprises à traverser l’épreuve du confinement.
Bruno Le Maire a annoncé le 9 novembre dernier que le gouvernement allait verser, en janvier 2021, une aide 500 euros aux commerçants souhaitant créer un site marchand, alors que de nombreux commerces sont fermés dans le cadre du reconfinement décidé pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Actuellement, un tiers seulement des petits commerces français possèdent un site web, contre deux tiers en Allemagne.
Cependant, cette aide de 500 euros paraît bien maigre au regard des frais à engager pour une véritable "transformation numérique". Dans les faits, il est possible de créer un site pour zéro euros. Mais pour quelque chose de sérieux, l’addition sera plutôt de l’ordre de plusieurs milliers d’euros. Il faut une étude, la création du site lui-même, le plus souvent à partir d’outils prêts à l’emploi, et surtout le maintenir dans la durée et prévoir des évolutions. Cela implique aussi une réorganisation interne de l’activité. L’aide de 500 euros pourrait agir comme coup de pouce déclencheur.
Une plateforme gouvernementale d’aide
Mais la question est surtout de savoir si le web peut vraiment sauver le petit commerce. L’avenir le dira, lorsque l’on fera le bilan des actions qui se mènent aujourd’hui. En effet, certains ont profité de l’épreuve du confinement pour se lancer dans l’aventure du numérique, par exemple, en créant un service de "clique et collecte". La difficulté pour les petites entreprises est surtout de trouver à qui s’adresser, par où commencer et comment éviter les inévitables arnaqueurs, qui peuvent vendre très chers des sites bricolés puis disparaître dans la nature ?
Pour aider ces entreprises, plusieurs initiatives viennent de voir le jour. Par exemple, Google France a lancé, avec la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), un portail intitulé "Ma vitrine en ligne". Le ministère de l’Économie et des Finances vient d’ouvrir un site qui s’appelle "Clique mon commerce" qui recense, région par région, toutes les ressources sérieuses pour permettre aux petits commerçants de se numériser. Enfin, il faut aussi rappeler qu’il est possible de vendre ses produits sans site web, en passant par des places de marché, comme l’incontournable Amazon ou encore le Français Mano Mano, spécialisé dans le bricolage.
Le principal frein peut être psychologique ou idéologique, comme la peur de vider les centres-villes des commerces. Mais, dans la période actuelle, n’est-ce pas surtout en ne tentant pas de s’aider du numérique qu’ils risquent de disparaître ?
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