Ma vie d'après. Le Morbihan et les Côtes-d'Armor pour fabriquer des masques
Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Mardi, Neila est deux départements bretons prêts à fabriquer des masques sanitaires et casser l'hégémonie du marché Chinois.
Je suis ces deux départements bretons, le Morbihan et les Côtes-d’Armor, symboles d’une France qui veut retrouver son indépendance sanitaire. Ici, une annonce du Premier ministre Jean Castex a particulièrement marqué les esprits : "Le port du masque constitue avec le respect des gestes dits barrières, une mesure de prévention et de protection efficace. J'ai donc proposé que l'obligation de le porter soit renforcée dans tous les établissements recevant du public, clos."
C’était le 16 juillet, au Sénat. Et cette annonce, c’est une bonne nouvelle pour deux usines qui doivent voir le jour prochainement dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor. Deux projets industriels qui prévoient de relocaliser la production de masques respiratoires en France, avec une capacité de 300 millions de masques par an. Pour fournir les besoins du marché domestique, et pourquoi pas exporter…
L'indépendance sanitaire
Sur le marché international, la concurrence s’est cruellement intensifiée ces dernières semaines. D’abord chaque pays ou presque porte son projet de fabrication de masques, pour les mêmes raisons que la France : l’indépendance sanitaire. Et surtout, à en croire la Fondation pour la recherche stratégique, la Chine qui à elle seule produisait 50% des masques vendus dans le monde l’an dernier, est passée de 20 millions de masques produits par jour à 120 millions au dernier comptage ! Des capacités multipliées par six, et une montée en charge qui lui permet à terme de peser sur les prix.
D’où cet appel de Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor et vice-président de l’Assemblée : "Il faut qu'on se dise que sur un certain nombre de biens essentiels à la santé, la souveraineté doit l'emporter sur le seul critère du prix. Si on est dans une logique du seul critère de l'intérêt du consommateur, on fera ce que l'on a connu dans le textile : on en abandonnera des pans entiers."
À quoi rimerait la souveraineté si nous étions dépendants des Chinois pour leurs machines ?
Marc Le Fur, député des Côtes-d'Armorà franceinfo
Marc Le Fur insiste aussi sur le besoin, selon lui, de franciser la chaîne de production : "Il faut que les machines soient françaises. Deuxièmement, il faut maîtriser la matière première. Cette espèce de feutre filtre doit être fabriquée en France. Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule usine qui fabrique cette matière première en France, en Alsace."
Les deux usines bretonnes fabriqueront elles-mêmes ce tissu très particulier qui permet de filtrer 95% des bactéries. Mais on touche là au coeur du sujet, quelle que soit l’industrie. Sur une chaîne de production, certains maillons ont plus de valeur que d’autres. Des économistes recommandent donc de se concentrer et d’exceller sur ces segments. Débat d’experts que nous ne trancherons pas, mais que vous aurez peut-être en tête la prochaine fois que vous mettrez votre masque.
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