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Les Venise du monde. Aveiro, au Portugal

Avec ses canaux, ses écluses, ses marais salants et ses façades Art Déco décorées des traditionnels azulejos, Aveiro, dans le centre du Portugal, enchante ses visiteurs.

Article rédigé par franceinfo, Ingrid Pohu
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les bateaux colorés d'Aveiro participent à sa séduction. (JEAN-LUC GRZESKOWIAK / RADIO FRANCE)

Un corps vivant qui relie la terre à la mer comme un cœur énorme.

José Saramago

L'art traditionnel des azulejos enjolive bien des façades. (JEAN-LUC GRZESKOWIAK / RADIO FRANCE)

C’est ainsi que l’écrivain portugais José Saramago dépeint la lagune qui traverse la ville d’Aveiro avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Cette lagune, la Ria d’Aveiro, a donné naissance aux canaux autour desquels le centre historique d’Aveiro s’est développé. Maria Manuel Marques fait partie de ses 36.000 habitants. "On n’a pas de maisons qui plongent dans la Ria, on a toujours un petit chemin entre les maisons et les canaux".

Menacée d'ensablement

Et depuis sa création en 945, la Venise du Portugal a bien failli disparaître, non pas une, mais sept fois ! A cause du risque d’ensablement des marais salants sur lesquels elle repose. Et à chaque fois, Aveiro se retrouve privée des activités qui la font vivre : la pêche, l’exploitation des salines et le commerce maritime.

Les canaux d'Aveiro. (JEAN-LUC GRZESKOWIAK / RADIO FRANCE)

Mais avec l’ouverture de son port artificiel (le barra d’Aveiro) en 1808, Aveiro connaît un essor fantastique et crée une industrie de la céramique et de la porcelaine, l’une de ses spécialités. Et vous le constatez chaque jour Maria Manuel Marques, c’est toujours une ville qui bouge ! "L’atmosphère ? C’est une ville avec beaucoup de touristes et d’étudiants et avec beaucoup de mouvement. Car on a les magasins, les commerces, les pâtisseries, les cafés, c’est là que l’on passe le dimanche après-midi autour de ces canaux ".

Une beauté étonnante

A Aveiro la circulation automobile est autorisée. Sauf que toutes les voitures ne s’aventurent pas dans ses ruelles étroites. Surtout, surtout, la cité portugaise étonne par la beauté de son ensemble d’immeubles aux façades Art Nouveau. Au fer forgé et à la pierre sculptée se mêlent les traditionnels azulejos, ces carreaux de faïence finement décorés.

Les façades d'Aveiro. (JEAN-LUC GRZESKOWIAK / RADIO FRANCE)

Les écluses protègent Aveiro des marées de l’océan. Et l’on vogue aussi sur des canaux restés à l’état sauvage. "Et de là, on peut parler d’une autre chose typique d’Aveiro : ses bateaux. Ils s’appellent "moliceiros". Ils sont très colorés avec des panneaux qui pour certains nous racontent des histoires un peu érotiques, un peu drôles". Ces bateaux dont la forme rappelle celle des gondoles à Venise sont équipés de moteur mais conservent leur proue relevée, jadis utilisée pour ramasser les algues.

De plus en plus de Français séduits

A Aveiro, on flâne aussi au guidon des "Bugas" les vélos en libre-service. Ici pas de colline, tout est plat ! Et on respire l’air iodé. "Car on a toujours l’odeur de sel, de l’Atlantique, nous avons un mélange d’eau douce et d’eau salée. Et les gens sont calmes et tranquilles. Qui connait Aveiro, vit ici quelques mois veut rester ici !" 
D’ailleurs depuis trois ans, de plus en plus de retraités Français s’installent au Portugal et notamment à Aveiro qui se trouve à huit kilomètres des plages.

Les façades multicolores d'Aveiro. (JEAN-LUC GRZESKOWIAK / RADIO FRANCE)

Aujourd’hui, ce pôle universitaire et industriel spécialisé dans les énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes) sacrifie ses salines au profit notamment d’un centre aquatique touristique qui remplace d’anciens marais salants. Autre particularité, on ne souffre pas de canicule à Aveiro. "C’est la protection de l’Atlantique qui nous donne ce microclimat. Et l’été, on a une température maximale de 27 ou 28 °C. Sauf l’hiver où on a la pluie, c’est toujours bleu avec beaucoup de lumière. C’est magnifique ! " 

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