Les Informés. Débats à l'Assemblée : "Il y a un certain manque d'humilité de ces nouveaux députés LREM"
Les débats autour de la moralisation de la vie politique à l'Assemblée nationale, et la fermeture de l'unique centre de "déradicalisation" étaient au programme des Informés vendredi soir.
Chahut à l'Assemblée nationale
Jean-Luc Mélenchon a contesté le résultat d'un vote à main levée, à l'Assemblée nationale, jeudi 27 juillet. Il a quitté l'hémicycle accompagné de son groupe France insoumise. Quelques heures plus tard, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains, l'a imité. Tangui Morlier, co-fondateur de Regard Citoyens, a expliqué ce couac par "le manque de culture de la démocratie parlementaire" de certains vice-présidents de l'Assemblée nationale. Il a souligné le travail de Sacha Houlié et de Cendra Motin, mais a déploré la faiblesse "des autres" "dans la gestion des débats" : "à vouloir aller trop vite, ils se sont pris les pieds dans le tapis."
Jean-Luc Mélenchon et les autres sont très contents de voir ces nouveaux qui pataugent
Étienne Girard, responsable du service politique de Marianneà franceinfo
Étienne Girard, responsable du service politique de Marianne, l'a rejoint : "Il y a un certain manque d'humilité de ces nouveaux députés LREM. Ils ont accepté des postes surdimensionnés pour eux. Quand on est nouveau à l'Assemblée nationale, on ne devient pas immédiatement vice-président. Et c'est normal d'avoir du mal, quand on est vice-président de l'Assemblée nationale, jamais élu auparavant, sur un débat aussi sensible que la moralisation de la vie politique."
Si le journaliste a également souligné "le bizutage" et "la délectation" de Jean-Luc Mélenchon et de Christian Jacob, Marie-Pierre de La Gontrie, secrétaire nationale du Parti socialiste, a rappelé que "même Jean-Louis Bourlanges, soutien de Macron" et membre de la majorité, "a quitté l'hémicycle pour les mêmes raisons", mardi 25 juillet.
Fermeture du centre de "déradicalisation" de Pontourny (Indre-et-Loire)
Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi 28 juillet la fermeture du seul centre de "déradicalisation" mis en place par le gouvernement de Manuel Valls, en septembre 2016. Éric Chol, directeur de la rédaction du Courrier International, a analysé cet échec : "On a fait comme si ces jihadistes étaient des gens totalement désocialisés. Et on s'aperçoit qu'il y a une variété de cas. Il y a des gens qui sont sortis de l'école et n'ont pas d'intégration, mais d'autres ont pu faire des études..." Il a recommandé de s'inspirer des expériences menées au Danemark "qui se sont bâties quasiment sur huit ou dix ans".
On a l'impression qu'on a absolument voulu annoncer une mesure, et ça n'a pas marché.
Guillaume Jubin, communicantà franceinfo
Guillaume Jubin, communicant, a critiqué de son côté la naissance du projet : "C'était un effet d'annonce ou une mesure de communication qui a été faite pour montrer que l'on prenait une mesure, à l'époque, pour rassurer."
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