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Professeur Cyclope, du web au papier

Un peu plus d’un an après le lancement de "Professeur Cyclope", la prometteuse revue de BD numérique cherche encore son public et passe au papier avec les éditions Casterman.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Pierre Maurel, Casterman / Professeur cyclope,photo JC Ogier / Sacha Goerg, Casterman)

Professeur Cyclope , c’est aujourd’hui 14 numéros à lire sur ordinateur ou sur tablette avec une flopée d’auteurs parmi les plus talentueux du moment, des propositions graphiques très futées, portées par une équipe de choc, qui débarque dans tous les festivals de France et de Navarre en arborant à la boutonnière le pin’s de l’œil rond grand ouvert sur tous les passants.

 Professeur Cyclope revendique un millier d’abonnés, là où il en faudrait 5.000 pour envisager l’avenir avec sérénité.

A quoi la BD numérique ?

Cela peut aller de ce que vous trouvez sur le papier, et qui est juste adapté à l’écran, jusqu’à  de nouvelles manières d’utiliser des images, qui se transforment, sans être pour autant du dessin animé ; qui utilisent le son et d’autres manière de raconter des récits… en fait, il y a tout à inventer sur écran.

Dans quel registre peut-on classer les histoires proposées ?

Professeur Cyclope privilégie l’humour et l’émotion, en s’appuyant de longs récits en feuilletons et beaucoup de petites expériences ludiques, sympathiques. Avec des talents comme Franz Duchazeau, Olivier Texier, Cyril Pedrosa, Philippe Dupuy, Anouk Ricard, pour n’en citer que quelques-uns.

Professeur Cyclope   s’appuie sur un modèle économique freemium, c'est-à-dire à moitié en accès libre, et en payant pour découvrir le reste.

Le projet reste-t-il viable ?

Pour l’instant, suffisamment d’investisseurs ont mis au pot. Arte éditions et Télérama sont partenaires. Et la nouveauté, c’est le retour au papier. Casterman sort les deux premiers volumes du label Professeur Cyclope . Le retour à la Bande Dessinée de papa pose un nouveau défi. Il faut transformer des histoires conçues pour le web en BD classique. Pas de problème pour celle de Pierre Maurel : IBA , un récit d’angoisse dont la rédaction a dès le départ été pensée à l’ancienne. Sur l’écran on fait défiler des planches verticalement. Dans le livre, ces planches retrouvent naturellement le format de la page. En revanche, tout est différent pour Le sourire de Rose , de Sacha Goerg, qui a été vraiment pensé pour une lecture sur écran, avec des images qui se transforment, des surprises graphiques, une narration spécifiquement numérique. Là, il a fallu repenser l’histoire pour le livre.

IBA de Pierre Maurel et Le sourire de Rose de Sacha Goerg. Sous le slogan : "Professeur Cyclope  : Un label qui voit loin !"

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