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Game of Thrones, la fièvre monte

La saison 4 de Game of Thrones est attendue avec une fébrilité sans précédent de la part des amateurs de la série adaptée de l'oeuvre de George R. R. Martin. Les bandes-annonces ont fleuri comme après une pluie de printemps et la chaîne HBO a multiplié les initiatives pour faire du lancement de ce quatrième chapitre un événement. Le retour est prévu le 6 avril, mais une avant-première est programmée mercredi par Orange, au Grand Rex à Paris, pour voir le premier épisode en présence de plusieurs acteurs
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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On peut reprocher bien des choses à HBO mais certainement pas d'ignorer les fondamentaux d'une campagne de promotion. Le lancement de la saison 4 de Game of Thrones relève de la symphonie . La mise en ligne des bandes-annonces a été savamment orchestrée, puis sont venues les photos, puis les news, puis de nouveaux les bandes-annonces, puis les dessins de comic books de l'artiste Robert Ball réunis sous le hashtag #BeautifulDeath.

Les réseaux sociaux ont vécu au rythme de ces diffusions. Impossible de les ignorer. A moins que vous ayez passé les trois derniers mois sur une île déserte dépourvue d'électricité et téléphone satellite, vous ne pouvez ignorer que Daenerys Targaryen, la famille Lannister, la famille Stark ou ce qu'il en reste et les Sauvageons de l'autre côté du Mur sont de retour.

Le Trône de Fer connaît un succès sans précédent. Elle est la série la plus téléchargée illégalement, elle est l'une des plus suivies, des plus commentées, elle fait déjà l'objet d'études universitaires alors qu'elle est toujours en cours de production. Et alors que l'oeuvre de Martin, qui lui sert de base, n'est pas achevée d'écrire.

Canons de la tragédie

Ce succès peut s'expliquer par les mêmes raisons que celui de la trilogie du Seigneur des Anneaux de Tolkien adaptée au cinéma par Peter Jackson. D'énormes moyens pour la mise en scène, une oeuvre dont le propos est universelle (elle est transposable et compréhensible quelle que soit la culture d'origine du spectateur), des thématiques simples (le Bien, le Mal, la légitimité du pouvoir, l'ambition, la famille, etc.) traitée avec une complexité suffisante, une narration chorale avec plusieurs histoires qui se déroulent en parallèle, une multiplicité de personnages (certains auxquels on s'attache, d'autres qui cristallise le rejet).

Malgré la dispersion apparente de l'histoire, il existe une unité globale de lieu - on est dans un même monde - une unité de temps - tout le monde vit à la même époque - et une unité d'action - la conquête ou la conservation du pouvoir. Cela renvoie aux canons du récit tragique dont l'efficatité n'a pas pour l'instant été dépassée.

Enfin, l'histoire suit une chronologie très forte. Une fois que le lecteur ou le spectateur est embarqué dans le récit, il lui devient difficile d'en sortir car il désire savoir ce qui va advenir des protagonistes. L'attachement à ces derniers est d'autant plus fort que la narration est une succession de points de vue. Chacun parle et raconte l'aventure à son tour.

Chaîne qui joua un rôle précurseur dans le domaine des séries télé, HBO pouvait laisser imaginer qu'elle avait un peu perdu de son savoir faire ou de son ambition vers la fin de la décennie 2000. Game of Thrones vient lui restituer sa place de modèle et d'exemple. GoT (comme disent les amateurs) est devenue un instrument de la lutte de pouvoir dans le domaine de l'entertainment américain.

 

 

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