Cet article date de plus de trois ans.

Qu'a vraiment chanté le rappeur Youssoupha, visé par Jordan Bardella ?

Le vice-président du Rassemblement national a critiqué le fait d'avoir choisi le rappeur Youssoupha pour interpréter l'hymne des Bleus à l'Euro de football. Il lui reproche des "paroles extrêmement virulentes".

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national et député européen, mardi 23 février sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Je pense qu'on a cédé à une partie 'racaille' de la France en choisissant ce type de propos", a dénoncé Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement national interrogé jeudi 20 mai sur franceinfo. Alors qu'il était questionné sur le retour de Karim Benzema en équipe de France, Jordan Bardella s'en est pris au choix de l'hymne français qui accompagnera la compétition. 

Selon le numéro 2 du RN, Youssoupha, le rappeur compositeur et interprète de l'hymne, "a des paroles extrêmement virulentes (...) notamment lorsqu'il appelle à des menaces de mort contre Eric Zemmour, explique le vice-président du RN, ou "Lorsqu'il dit, 'dans ce rêve où ma semence de nègre fout en cloque cette chienne de Marine Le Pen'."  Ces paroles à l'encontre de la présidente du RN existent bien. Toutefois, la justice n'a rien trouvé à redire aux paroles qui visaient le chroniqueur Eric Zemmour.

Une chanson vieille de 15 ans

Youssoupha a bien écrit une chanson dans laquelle il prononce les paroles rapportées par Jordan Bardella. C'était dans sa chanson Eternel recommencement, sortie en 2006.

Eric Zemmour débouté en appel 

Le rappeur Youssoupha a également écrit une chanson dans laquelle il s'en prend à Eric Zemmour. L'artiste évoque le nom du chroniqueur dans ce passage de À force de le dire : "À force de juger nos gueules les gens le savent qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards. 
Chaque fois que ça pète on dit que c'est nous... J'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour".

En 2009, Eric Zemmour a porté plainte pour injure et diffamation mais a perdu son procès. Plus précisément, il a tout d'abord gagné, en première instance. Mais, en 2012, la cour d'appel de Paris a finalement donné raison à l'artiste.
La cour avait notamment motivé sa décision en rappelant que le rap est "un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d'exagération".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.