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"On a le plus faible taux de syndiqués avec l'Estonie, entre 7 et 8%" ?

Le candidat à la primaire à droite Geoffroy Didier n'a pas actualisé ses fiches... Après réévaluation, le ministère du Travail annonce désormais un taux de syndicalisation de 11,2%. Quant au classement européen, il ne veut pas dire grand-chose.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Geoffroy Didier affirme qu'il y a entre 7 et 8% de syndiqués en France © Maxppp)

Il y a des chiffres et des arguments qui reviennent quasimment chaque semaine dans le débat public en France. C'est notamment le cas de la formule utilisée par Geoffroy Didier sur Public Sénat et Sud Radio : "Nous avons aujourd'hui le taux le plus faible d'Europe de syndicalisation, qui oscille entre 7 et 8%".

Nouvelle méthode de calcul

Le problème, c'est que ce taux, déjà utilisé ici-même dans le Vrai du Faux, n'est plus valable depuis une quinzaine de jours. Au début du mois, la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, a publié un nouveau chiffre. Désormais, la France a officiellement 11,2% de syndiqués, taux qui serait stable depuis le milieu des années 90. Une augmentation liée à un changement de questionnaire et d'échantillon de travailleurs interrogés sur leur adhésion à un syndicat.

Un classement européen peu parlant

Par ailleurs, malgré ce nouveau taux, Geoffroy Didier n'a pas tort de dire que la France a l'un des plus faibles taux de syndicalisation parmi les pays européens. La moyenne de l'UE est de 23% et varie de 10 à 70%. Des écarts qui s'expliquent notamment par le fait que les Etats membres avec les plus forts taux de syndicalisation sont aussi ceux où l'adhésion à un syndicat détermine l'accès aux allocations chômage ou à l'assurance maladie par exemple.

Déclin généralisé de la syndicalisation

Ceci dit, la syndicalisation recule dans la grande majorité des pays européens. Pour la Dares, l'explication principale est à chercher dans "les transformations du monde du travail, notamment le déclin de l'activité industrielle (...) qui constituait la base de l'action collective, a laissé la place à de nouvelles identités sociales, d'autant plus framentées que le travail est irrégulier, l'emploi atypique, les parcours professionnels discontinus."

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