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La justice est-elle vraiment laxiste comme l'affirment des politiques et des policiers ?

La justice est accusée de laxisme par certains policiers, mais également plusieurs femmes et homme politiques. Certains chiffres démontrent pourtant qu'elle aurait plutôt tendance à être de plus en plus sévère.

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le palais de justice de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 15 mars 2021. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Le problème numéro 1 en France ce n'est pas nos forces de l'ordre qui font un boulot remarquable, [...] c'est la justice", a déclaré le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, interrogé mercredi 19 mai sur Cnews
Le même jour, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, interrogé sur France 2, a de son côté assuré qu'il "n'y a pas de laxisme de la justice". "Regardez les peines qui sont données dans notre pays, elles n'ont cessé de croître ces dernières années", a-t-il argumenté. Les chiffres disponibles donnent plutôt raison à l'élu écologiste.

Davantage de peines de prison

Si on épluche les condamnations prononcées en France ces dernières années, les peines semblent en effet s'être durcies. De 2014 à 2018 le nombre global de condamnations est resté plutôt stable (autour de 550 000 condamnations pour des délits chaque année). En revanche, les peines prononcées ont évolué, doucement mais sûrement.
En 2014, 50% des délits avaient donné lieu à une peine d'emprisonnement. Un pourcentage qui n'a fait que croître chaque année suivante (bien que légèrement). Résultat, en 2018, un peu plus de 51% des délits ont abouti à une peine d'emprisonnement.

Davantage de prison ferme

Les tribunaux ont également prononcé davantage de condamnations à des peines de prison ferme. En 2014, 34% des peines de prison prononcées étaient des condamnations à de la prison ferme , contre 36% en 2018. Une tendance confirmée par une étude du ministère de la Justice sur l'évolution des peines d'emprisonnement de 2004 à 2016. En 12 ans, le volume d'années d'emprisonnement ferme a augmenté de 32% tandis que la part des plus petites peines a diminué.

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