La France fait-elle moins bien que l'Espagne, la Grèce et le Portugal ?
Brice Hortefeux est dans le vrai, à condition de ne regarder que les données économiques brutes. Car si l'on se plonge dans une comparaison de fond entre les quatre situations économiques et financières, les nuances sont nombreuses. Explications détaillées, par pays (voir aussi l'infographie ci-dessous).
Le Portugal
Après avoir vu son économie plonger, Lisbonne s'attend à sortir (un peu) la tête de l'eau cette année, avec une croissance attendue autour de 1 %. Un taux bien supérieur aux 0,4 % que prévoit le gouvernement français, annoncé il y a peu par Michel Sapin, le ministre des Finances. En revanche, le taux de chômage - stable autour de 14 % -, mais surtout la dette publique - qui représente 130 % du produit intérieur brut - inquiètent.
L'Espagne
Le Fonds monétaire international, notamment, parle du deuxième pays de la péninsule ibérique comme d'une "bonne surprise". De fait, Madrid table désormais sur une croissance de 1,5 % en 2014 et voit son économie repartir depuis plusieurs mois. Malgré tout, le chômage ahurissant de 25 % reste un boulet difficile à surmonter.
La Grèce
C'est certainement dans ce pays, symbole de le crise européenne et sous perfusion de la "troika" (UE, FMI et Banque centrale européenne), que la situation reste la plus préoccupante. Certes, la croissance pour 2014 a été réévaluée à 0,6 % par le gouvernement pour cette année, mais beaucoup d'économistes doutent de la réalité de ce chiffre. Athènes reste aussi plombée par une dette publique ahurissante, qui représente plus de 175 % du PIB (quand la France pourrait s'approcher des 100 % l'année prochaine). Enfin, le taux de pauvreté a explosé dans le pays ; avec 23 % de Grecs concernés, c'est le plus fort de l'Union européenne selon l'Observatoire des inégalités.
En conclusion, même si par certains aspects la France fait moins bien que ses voisins évoqués par Brice Hortefeux, les valeurs de base ne sont pas les mêmes. Il reste difficile de mettre en perspective les quatre situations, tant l'Espagne, la Grèce et le Portugal, les plus touchés par la crise, partent de bas.
Sources
Finances publiques des pays de l'UE
La croissance du PIB dans les pays de l'UE
Taux de chômage dans les pays de l'UE
(Cliquez ici pour voir cette infographie sur tablette ou mobile)
Le Plus numérique du Vrai du Faux
C'est l'histoire d'une photo apparue il y a quelques jours sur un site Internet, Weird Whitstable. Ce site recense les faits anormaux, voire paranormaux, animant la vie de la petite ville côtière de Whitstable, dans le Kent de l'autre côté de la Manche. Sur cette fameuse photo, on peut voir une forme étrange, celle d'un crabe immense tapi dans l'eau. Sa taille revendiquée : 15 mètres d'envergure. Le cliché a évidemment rapidement fait le tour du web, notamment au Royaume-Uni.
Skeptical about #Crabzilla? Watch tonight's @bbcsoutheast 6.30pm BBC1 #Whitstable #crab pic.twitter.com/L1UljqvOdZ
— Michael Gravesande (@OldBlackHack) October 14, 2014
L'"information" a même fait la une du tabloïd Daily Star .
Tuesday's Daily Star: "Crabzilla - 50ft giant crab spotted off Kent coast" pic.twitter.com/PrpK4ZUiDn #BBCPapers via @suttonnick
— BBC News (UK) (@BBCNews) October 13, 2014
Mais la supercherie, un peu grosse il est vrai, a vite été débusquée par le Daily Mail . Le journal a interrogé une spécialiste de la biologie marine, qui démonte la théorie de "Crabzilla", affirmant que les plus grands spécimens de crabes, vivant au Japon, ne dépassent pas les trois mètres - quand même. Surtout, les crabes géants n'ont pas la forme parfaite de ce spécimen ; l'auteur de la photo a vraisemblablement collé l'image d'un crabe commun sur un cliché déjà existant. Ce qui n'empêchera pas certains de continuer à croire en l'existence de ce monstre, cousin de Nessie dans son Loch Ness écossais.
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