Croissance à 0,4% : “c’est largement jouable” (Eric Heyer)

Faisant volte-face, le ministre des Finances Michel Sapin a annoncé mercredi que les économies sur la progression naturelle de la dépense publique de 21 milliards d'euros prévues l'an prochain seraient bien maintenues. L'engagement de ramener le déficit à 3% du PIB est lui repoussé à 2017. Le déficit atteindra cette année 4,4%.

La croissance, elle, est prévue à 0,4 % cette année, 1% en 2015. « C’est peu, mais on peut encore penser y arriver  », estime Eric Heyer, économiste et directeur adjoint au Département analyse et prévision de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), interrogé sur France Info. « C’est notre hypothèse de base à l’OFCE, c’est largement jouable . »

Une hausse de la TVA

Cet objectif ne sera pas atteint sans utiliser l’arme fiscale. « La TVA est l’outil le plus facile à utiliser et celui qui a le rendement le plus rapide. Il  y a une petite musique qui court sur un travail de Bercy sur une hausse de TVA . »

Pour éviter cette hausse, il faudrait que Bruxelles soit plus clémente et ne regarde pas nos objectifs de déficit, explique Eric Heyer. Mais, il faut tenir les 21 milliards ce qui est loin d’être évident pour l’année 2015.

« Si on n’arrivait pas à les tenir, il serait très difficile d’échapper à une hausse de la TVA, même si je pense que c’est une catastrophe de le faire . »

L’effet du pacte de responsabilité

Le pacte de responsabilité n’aura aucun effet sur la croissance. « Aujourd’hui, on fait un transfert de revenu par les ménages ce qui a un effet négatif immédiat sur la croissance, alors que l’effet de transfert vers les entreprises aura un effet positif mais dans deux ans. C’est ce décalage là qui fait que conjoncture ne repart pas et que les déficits ont du mal à se résorber », selon Eric Heyer.