Le vrai ou faux junior répond aux questions sur "la pause numérique", l'uniforme et la pâte à tartiner El Mordjene

Les téléphones portables sont-ils bannis de tous les collèges ? L'uniforme va-t-il devenir obligatoire ? Noémie Bonnin, journaliste à franceinfo, fait le point sur les vraies et fausses nouveautés de la rentrée.
Article rédigé par Valentine Joubin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
La "pause numérique" est expérimentée dans près de 180 collèges durant l'année scolaire 2024-2025. (JUSTIN LAMBERT / DIGITAL VISION)

Cette année, la rentrée des classes dans les collèges a été marquée par plusieurs nouveautés parmi lesquelles la "pause numérique" et le port de l'uniforme, deux expérimentations qui suscitent des interrogations. Noémie Bonnin, journaliste spécialiste des questions d'éducation à franceinfo, répond à des élèves des collèges Sacré-Coeur à Marseille (Bouches-du-Rhône) et Jules Ferry à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Ils interrogent aussi "le vrai ou faux junior" à propos de la pâte à tartiner algérienne "El Mordjene".

Oui, les téléphones sont totalement interdits dans certains collèges

"Pourquoi va-t-on nous interdire le téléphone au collège ?" se demande Archie. À l'heure actuelle, ce qui est interdit, c'est l'utilisation du portable. Les élèves peuvent garder leur téléphone sur eux, mais ils doivent l'éteindre et le laisser dans leur sac durant toute la journée. Sauf que ce n'est pas toujours respecté. "Ce que les enseignants, la vie scolaire, et les principaux ont constaté, explique Noémie Bonnin, c'est que même si c'est interdit depuis 2018, des élèves ont envie de le regarder à la récréation, pendant la pause de midi, aux toilettes, dans les couloirs ou même parfois en classe."

D'où l'idée de "la pause numérique" expérimentée depuis la rentrée. "C'est une expérimentation. En France, il y a environ 180 collèges qui se sont lancés dans ce test de la pose numérique. Ça consiste à déposer son téléphone et à ne le reprendre que quand on en ressort le soir. Ça demande un peu d'investissement parce qu'il faut par exemple souvent acheter des placards un peu spéciaux qui ferment avec un code ou avec une clé, ou alors des petites valises par classe".

Non, la généralisation de la "pause numérique" n'est pas actée

"Est-ce vrai qu’à partir de 2025, nous n’allons plus avoir notre téléphone au collège ?" s'interroge Fares. "C'était un souhait de l'ancienne ministre Nicole Belloubet, précise Noémie Bonnin. C'est elle qui a lancé le principe de la pause numérique, ce dont on vient de parler. Elle a dit : 'On va expérimenter à partir de septembre et à partir de janvier 2025, on va généraliser à l'ensemble des collèges'. Mais ça, c'était son souhait. Et Nicole Belloubet n'est plus ministre. Donc, on verra ce que la nouvelle ministre de l'Éducation nationale va décider à ce sujet". 

La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, est en poste depuis le début de la semaine.

Non, il n'est pas prévu que l'uniforme devienne obligatoire

"Est-il vrai que l'uniforme pourrait devenir obligatoire en France ?" se demande Archie. Comme pour l'interdiction du portable, pour le moment, il s'agit d'une expérimentation. Une centaine de collèges - une toute petite minorité - y participent, sur la base du volontariat. L'idée d'Emmanuel Macron était d'observer l'impact de l'uniforme - Est-ce que ça limite le harcèlement par exemple ? - Et de faire un bilan d'ici deux ans. C'est-à-dire à la rentrée 2026. Avant d'éventuellement le généraliser. À ce stade, il n'est donc pas prévu que l'uniforme devienne obligatoire au collège.

Non, la pâte à tartiner El Mordjene n'est pas interdite en raison de son étiquette

"J'ai vu sur Tiktok que la pâte à tartiner El Mordjene avait été interdite en France parce que la femme sur l'emballage porte un voile. Est-ce que c'est vrai ?" se demande Sélina. Si cette pâte à tartiner est interdite en France c'est pour des questions de santé, cela n'a rien à voir avec le dessin qui apparaît sur le pot. El Mordjene est une crème à base de noisette grillée, de lait et de sucre, produite en Algérie. Elle était en vente en France depuis plusieurs mois, mais c'est cet été qu'elle est devenue un phénomène sur les réseaux sociaux. Grâce notamment à des influenceurs qui ont fait beaucoup de publicité pour El Mordjene.

Le problème, c'est que la marque algérienne qui produit cette pâte, n'avait, en fait, pas d'autorisation pour la distribuer en France. Le ministère de l'Agriculture l'a rappelé la semaine dernière : les produits laitiers transformés en Algérie ne peuvent pas être distribués dans l'Union européenne, parce que ce pays ne respecte pas les normes européennes de sécurité des aliments.

Oui, certains commerçants en profitent pour gonfler les prix

"Est-ce que les commerçants qui ont encore des pâtes à tartiner en stock vont augmenter les prix vu que ça devient illégal en Europe ?" C'est déjà le cas Manon. Alors qu'elle était vendue initialement à 2,70 euros les 200 grammes, certains revendeurs proposaient, la semaine dernière, des pots d'El Mordjene à 10 euros. Selon l'Agence France Presse (AFP), on trouve même, dans certains quartiers de Marseille des pots à 30 euros l'unité, soit plus de 10 fois le prix de départ.

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