Le vrai ou faux junior : attention aux pièges dans les rayons alimentations à Noël

Cette semaine, le vrai ou faux junior répond aux questions sur ces pièges dans nos rayons alimentations pendant les fêtes : "plein de vide", "prix gonflés" ou "shrinkflation".
Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Pendant les fêtes de noël, prudence avec les pièges commerciaux dans les rayons de nos supermarchés. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Au moment des fêtes, dans la panique et les achats de dernière minute, il faut se méfier des techniques commerciales dans nos rayons qui nous poussent parfois à acheter des produits plus chers. Les élèves du collège André Derain dans les Yvelines et Raoul Dufy au Havre nous ont posé des questions sur ces pièges à éviter. Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch et Marie Suderie, porte-parole à la DGCCRF, la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes répondent avec nous à leurs questions.

Attention à ces "arnaques sur les étiquettes" pointées par Foodwatch

Sacha se demande quelles sont "les arnaques de noël" les plus fréquentes.

Foodwatch parle plutôt "d'arnaque sur les étiquettes" qu'on voit se multiplier dans les rayons des supermarchés. Depuis six ans, ils pointent ces pratiques, en particulier au moment des fêtes. Audrey Morice explique qu'il y a déjà ce qu'ils appellent le "plein de vide", c'est-à-dire "des produits suremballés qui sont bien moins remplis que ce qu'on pensait quand on les achète, comme ces chocolats Ferrero Rocher, dont le sachet est vide, selon les calculs de Foodwatch, à près de 52 %, donc plus de la moitié."

Il y a encore "les prix gonflés" explique Audrey Morice, "comme avec ce citron qui est placé à côté du saumon dans les rayons des fêtes et qui va être vendu 20 € le litre, c’est-à-dire 2 à 3 fois plus cher que le citron de la même composition que vous pouvez acheter toute l'année dans les rayons." 

À la DGCCRF, on précise bien qu'il s'agit là de technique commerciale, mais pas d'arnaques condamnables.

Attention à la "shrinkflation"

Jeanne s'interroge sur l'inflation masquée dans nos rayons et se demande s'il est vrai, qu'à Noël, "les magasins utilisent la Shrinkflation qui consiste à baisser la quantité en gardant le prix."

C'est vrai, Marie Suderie, de la DGCCRF, explique qu'effectivement, "la shrinkinflation consiste à baisser la quantité de produits vendus tout en maintenant son prix." Elle précise néanmoins que "c'est une pratique qui n'est pas interdite, mais elle nécessite une bonne information du consommateur, notamment via l'affichage des quantités contenues réellement dans les produits et du prix à l'unité de mesure, donc prix au kilo, ou au litre, indiqué pour le consommateur pour qu'il y ait une référence par rapport à l'évolution du prix."

En revanche, c'est à vous de suivre l'évolution du prix, pour savoir s'il a augmenté ou baissé sur un an par exemple. 

Foodwatch a, quant à elle, observé des cas encore plus problématiques, lorsqu'un industriel, baisse la quantité de ce qu'il vend, tout en augmentant le prix au kilo ou au litre. Audrey Morice explique qu'un de ces produits a été par exemple épinglé par Foodwatch cette année, "un saumon Labeyrie qui a été victime d'inflation masquée et qui a perdu dix grammes entre Noël 2022 et Noël 2023 et qui a vu son prix au kilo explosé de 19 %."

Non le miel n'est pas obligatoire dans les pains d'épice qu'on achète

Jeanne s'il est vrai "qu'il doit y avoir obligatoirement du miel dans le pain d'épice qu'on achète".

Marie Suderie de la DGCCRF lui répond que "pour le pain d'épice, le code des usages parle de matières sucrantes dans le pain d’épice, donc il peut s'agir de miel, de sucre, de saccharose, de sirop de glucose." Autrement dit, Marie Suderie nous indique qu'il n'y a pas "d'obligation d'avoir du miel dans un pain d’épice, ainsi si la composition n'indique pas la présence de miel, le produit n'est pas trompeur."

Les astuces pour éviter de se faire avoir dans les rayons au moment des fêtes

Alice nous demande "comment éviter les arnaques de Noël".

Audrey Morice de Foodwatch conseille de ne pas hésiter à toucher les emballages, c'est un bon moyen d'éviter les produits suremballés.

Il faut aussi bien lire les étiquettes pour deux raisons, d'abord pour avoir le prix au litre et au kilo et comparer entre les produits, mais aussi pour regarder la composition et ainsi éviter des produits avec beaucoup d'additifs par exemple.

En résumé Audrey Morice explique que plus la liste d'ingrédients est courte et simple, plus vous avez de chances que le produit soit bon pour la santé lui aussi. Il faut aussi faire attention aux têtes de gondole qui sont en évidences dans les magasins, ainsi qu'aux produits de fêtes, pour voir si on ne peut pas acheter des produits équivalents mais sans ce marketing.

Enfin Marie Suderie, de la DGCCRF, "invite les consommateurs à éviter les achats précipités, certains sites créent un sentiment d'urgence auquel il ne faut pas céder." La DGCCRF conseille aussi de "privilégier les sites ayant une bonne notoriété en matière de qualité des produits, qu'il y ait bien tous les marquages de sécurité et que les notices soient bien en français." Enfin, Marie Suderie indique qu'il faut "savoir que les prix bas ne sont pas forcément synonymes de bonnes affaires donc il faut faire preuve de vigilance sur ce point aussi".

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