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Eric Zemmour et "Vite mon prénom", possible pénurie de jouets à Noël, vérification d'images... Le Vrai du Faux Junior

Dans le Vrai du faux Junior, réponses cette semaine aux questions et doutes des élèves liés aux prises de position d'Eric Zemmour sur les prénoms des Français, sur une pénurie potentielle de jouets à Noël et sur la façon de repérer de fausses images. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Atelier "Vrai du Faux" avec la Cellule Vrai du Faux de franceinfo au collège Jules Ferry à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne (Collège Jules Ferry, Sainte-Geneviève-des-Bois, Essonne)

Le Vrai du faux Junior, c’est le nouveau rendez-vous de fact-checking et d’éducation aux médias de la Cellule Vrai du Faux de franceinfo. Cette semaine, les élèves de troisième du collège Pablo Picasso, à Montesson dans les Yvelines et ceux du collège Jules Ferry, à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne se sont entre autres interrogés sur les propos d'Eric Zemmour sur de potentiels changements de prénoms. "J’ai entendu dire que si Eric Zemmour devenait président, on allait devoir changer de prénoms, conformes à la loi de 1803. Je l’ai vu aussi sur le site 'Vite mon prénom', je voulais savoir si c’était vrai ", se demande Antonio. "Si M. Zemmour est élu président, est ce que les nouveaux-nés porteront les prénoms du calendrier ?" ajoute Elea. De nombreux élèves ont cette semaine des questions similaires.

L'occasion de contextualiser les bribes d'informations qui leur parviennent sur les réseaux sociaux. Ainsi, Eric Zemmour, présenté comme un potentiel futur président, n'est officiellement pas, à ce stade, candidat à la présidentielle. Même si certaines personnalités politiques se sont positionnées, voire ont été désignées par leurs partis, la liste officielle des candidats à la présidentielle, dont le premier tour est prévu le 10 avril prochain (le second tour le 24 avril), n'est pas encore connue.

"Vite mon prénom", un site humoristique qui pose question

Si Eric Zemmour a indiqué être favorable au fait que les gens donnent à leurs enfants des prénoms français, cette déclaration n'est pas nouvelle. Il en est à nouveau question parce que des personnalités politiques, y compris le chef de l’Etat, ont réagi à ces récentes déclarations et parce qu’un site internet a été lancé. Intitulé "Vite mon prénom" (sur le modèle du site "Vite ma dose" qui permet de trouver des créneaux de vaccination contre le Covid), il prétend indiquer si notre prénom est bien français et quel prénom nous devrions adopter dans le cas contraire.

Si la création de ce site parodique a pu être perçue comme une façon de se moquer de la proposition d’Eric Zemmour, des internautes et journalistes estiment que le site pourrait au contraire avoir été lancé par des partisans du polémiste. On ignore toujours qui est à l'origine de ce site, mais il contribue incontestablement à faire parler du sujet et à semer le trouble chez les plus jeunes. 

Oui, la loi de 1803 a bien existé, mais non on ne peut pas la rétablir telle quelle du jour au lendemain

 Un autre aspect de la polémique interpelle les élèves. "J’ai entendu dire qu'Eric Zemmour voulait remettre la loi de 1803 est ce que c’est vrai et en quoi ça consiste ? demande ainsi Sheryne

La loi de 1803 a bien existé. Mise en place par Napoléon Bonaparte, alors premier consul, dans un contexte post Révolution française, la loi du 11 Germinal an XI, ou du 1er avril 1803, "relative aux prénoms et aux changements de noms" indiquait que "les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l'histoire ancienne, pourront seuls être reçus comme prénoms sur les registres de l'état civil destinés à constater la naissance des enfants.". Avec l’usage, cette loi n’a pas vraiment été appliquée et en 1993, une nouvelle loi a acté le principe de liberté dans le choix des prénoms, à condition de ne pas porter préjudice aux enfants à qui ils sont donnés. 

Un gouvernement ou des parlementaires pourraient un jour envisager une nouvelle loi sur le sujet mais il faudrait que les députés et sénateurs en débattent et votent. 

Oui, il y aura des jouets à Noël, mais certains pourront être plus difficiles à trouver

Autre type d'inquiétude, à l'heure où enfants et adolescents commencent à se projeter sur la fin d'année : Y aura t-il des jouets à Noël ? "J’ai vu passer sur Tiktok qu’il n’y aurait pas de jouets pour les enfants à Noël, est ce que c’est vrai ?"  s'inquiète Louane.

Conscient de ces inquiétudes, le président des centres E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc a déclaré  sur franceinfo, mardi 21 septembre : "Oui il y aura des jouets à Noël. On en aura et on ira les chercher avec les dents s'il le faut, parce qu'on a passé commande."

Pas d'inquiétude, il y aura bien des jouets à Noël dans cette enseigne et chez ses concurrents mais il est vrai qu'il n'y aura peut être pas tous les jouets qu'on souhaite commander au moment et à l'endroit où on prévoit de les acheter. Et il est possible que les prix de certains jouets grimpent, tirés vers le haut par le prix de certaines matières premières. Par ailleurs, certains composants venus de Chine, comme des puces électroniques, tardent à arriver par cargos. 

Des techniques pour remonter à la source de photos et vidéos

Les interactions avec la Cellule Vrai du Faux dans le cadre du Vrai du Faux Junior sont aussi l'occasion pour les élèves de se questionner sur la façon dont travaillent les journalistes ou de leur demander des conseils pour vérifier certaines informations. "Comment faites-vous pour remonter à la source d’une vidéo ou d’une photo sur internet ? " demande ainsi Elise. 

Antoine Deiana, plus spécifiquement chargé à la Cellule Vrai du Faux des sujets imagés ou en vidéo, explique à Elise qu'il existe des outils sur internet pour vérifier la source d’une vidéo ou d’une photo, sa date d’origine, son contexte ou encore le lieu où elle a été prise. Le plus connu de ces outils est Google Images. "Pour faire simple, explique Antoine, tu télécharges la photo que tu souhaites vérifier. Si ça n’est pas possible, fais une capture d’écran. Ensuite tu vas sur Google Images. Dans la barre de recherche tu verras un petit appareil photo à droite. Appuie dessus et importe ton image. Résultat ? Eh bien tu vas voir tous les sites et les réseaux sociaux où cette image a déjà été publiée. N’hésite pas d’ailleurs à faire défiler les pages pour trouver d’éventuelles anciennes publications."

Après, ajoute Antoine, c’est un travail d’enquête qui commence. Les commentaires sous la publication peuvent être intéressants à consulter. Une personne peut par exemple avoir déjà fait un travail de recherche et donner des preuves ou indices montrant que l'image est fausse ou qu'elle est issue d'une publication passée. Une autre peut mettre un lien vers un travail journalistique ayant été fait sur le sujet. De quoi amorcer des recherches plus précises et poussées pour conclure si cette image était bien vraie… ou fausse. 

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