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Le traitement éditorial de la Convention citoyenne sur la fin de vie

Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction de franceinfo, répond aux questions des auditeurs au sujet du traitement éditorial de la convention citoyenne sur la fin de vie, avec Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France.
Article rédigé par Emmanuelle Daviet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La Convention citoyenne sur la fin de vie s'est prononcée, aux trois-quarts, en faveur d'une "aide active à mourir", concrètement le suicide assisté ou l'euthanasie. (Illustration) (XIJIAN / E+ / GETTY IMAGES)

Dans un rapport validé dimanche dernier, la Convention citoyenne sur la fin de vie a répondu : "oui" aux trois-quarts, à une aide active à mourir. Cela recouvre l’ouverture de l’euthanasie et du suicide assisté. La Convention citoyenne a toutefois assorti ces positions à d’importantes restrictions, et Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi, d’ici la fin de l’été.

Emmanuelle Daviet : Florent Guyotat, quel a été votre traitement éditorial de cette actualité sur franceinfo ? Un auditeur souhaite tout d’abord savoir à qui vous avez donné la parole, et surtout, comment vous avez assuré une présentation équilibrée et respectueuse des différents points de vue sur ce sujet sensible ?

Florent Guyotat : D’abord, vous venez de le dire, c’est un sujet complexe qui renvoie en plus aux convictions intimes de chacun. Donc, comme à chaque fois, nous essayons d’être le plus équilibré possible. Cela veut dire d’abord que nous avons suivi le travail des membres de la Convention citoyenne pendant plusieurs semaines, et au sein même de cette Convention.

C’était intéressant de voir, notamment dans les reportages de Solenne Le Hen, qu’il y avait beaucoup de nuances, il y avait des gens que l’on entendait dans ce reportage, qui étaient arrivés en début de Convention, au début de leurs travaux, avec des convictions très tranchées, et au contact d’autres personnes qui n’avaient pas le même avis, pas les mêmes expériences non plus, ils ont pu infléchir leur avis, ou en tout cas avoir une position plus nuancée.

C’est notre souci aussi de montrer cela, tout simplement. Et puis, notre souci, c’est également de donner la parole aux différentes sensibilités. On a entendu des gens qui étaient favorables à l’euthanasie, qui avaient même, eux-mêmes l’intention d’y recourir, dont un reportage de Willy Moreau.

Et on a également donné en début de semaine passée la parole à la présidente de la Fédération française des soins palliatifs, qui a un avis différent, elle estime que la loi actuelle ne doit pas évoluer, et que l’on doit d’abord utiliser à plein cette loi, la fameuse loi Claeys-Leonetti.

Il y a aussi un effort de pédagogie que nous faisons, parce qu’on utilise des concepts que l’on entend très souvent : sédation profonde, euthanasie, aide active à mourir. Ces termes-là ont une signification éthique et scientifique très précise, et nous avons fait l’effort avec notre cellule de décryptage, notre cellule, "vrai du faux", d’expliquer chacun de ces termes, afin que chacun puisse se faire une opinion.

Une auditrice souhaite savoir si la question sensible des convictions religieuses a été abordée sur l’antenne ? 

Bien sûr, nous évoquions à l’instant ce reportage avec des personnes qui étaient favorables à l’euthanasie et qui avaient elles-mêmes l’intention d’y recourir. Mais nous donnons également la parole aux représentants des différentes institutions religieuses.

Je me souviens notamment dans  notre 6/7h, présenté chaque matin sur franceinfo par Aurélien Accart, de la présence du représentant de la Fédération protestante de France, Christian Krieger. C’était intéressant de l’entendre, parce qu’il reconnaissait qu’au sein même de sa fédération, il y avait des débats.

Il y a bien sûr des gens qui ont des convictions religieuses profondes, qui s’opposent à toute aide active à mourir, à l’euthanasie. Mais il y a aussi des gens qui ont fait du chemin, qui ont évolué. Il nous racontait ça, c’était intéressant, voire poignant.

Et puis, nous continuons à donner la parole aux représentants des différentes religions, ce lundi 10 avril, sur franceinfo, Stanislas Lalanne, l’évêque de Pontoise, porte-parole de la Conférence des évêques de France, sera notre invité. Il aura l’occasion de dire ce qu’il pense de cette Convention citoyenne sur la fin de vie, et du futur projet de loi en préparation. Nous avons également donné la parole à la communauté juive et à la communauté musulmane.

Comment allez-vous continuer à suivre ce dossier ?

On a du temps pour faire cela parce qu’il y a la préparation de ce projet de loi qui doit aboutir notamment avant la fin de l’été. Nous allons continuer à faire ce que nous faisons jusqu’à présent, c’est-à-dire donner la parole, autant que possible, à toutes les sensibilités sur cette question.

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