Supélec face à un tsunami de témoignages d'agressions sexuelles, les élections législatives en Irak et à quoi sert vraiment le Nobel de la Paix ?
Aujourd'hui, on vous fait entendre des élèves de Supélec. Une centaine d'entre eux a déclaré avoir subi des violences sexuelles sur le campus. On tend aussi notre micro à des Irakiens, désabusés à la veille d'élections législatives qui ne devraient pas changer grande chose. Et puis le Prix Nobel a été remis ce matin à deux journalistes, mais est-il vraiment utile ?
Une centaine de viols et d'agressions sexuelles. Voilà le bilan d'une enquête menée auprès de 2 386 élèves par l'association Çapèse sur le campus de CentraleSupélec l'an passé. 90% des vicitimes "ont indiqué que leur agresseur serait un autre élève et que les faits se seraient déroulés dans un contexte associatif ou au sein de la résidence étudiante" précise l'école, qui avait demandé à l'association de réaliser cette enquête.
CentraleSupélec a annoncé qu'elle se porterait partie civile de toute plainte qui serait engagée. Et si le directeur se dit supris de l'ampleur du phénomène, on vous fera entendre des étudiantes bien moins étonnées.
Des élections anticipées pour renouveler le Parlement. Rien d'exceptionnel a priori. Sauf que les élections dont on parle ont lieu en Irak, ce week-end, deux ans après la révolte de la jeunesse, réprimée dans le sang sur la place Tahrir à Bagdad et ailleurs dans le pays.
Si ces élections anticipées apparaissent comme une concession aux révolutionnaires d'octobre 2019, l'abstention devrait être massive, notamment parce que les militants qui se réclament du soulèvement ont appelé à boycotter le scrutin. Beaucoup d'entre eux sont encore en prison ou ont été enlevés ou assassinés.
Mais surtout, les Irakiens semblent avoir peu d'espoir que les élections changent la donne. Malgré les révoltes, la corruption règne encore dans le pays et des attaques contre des bureaux de vote ne sont pas à exclure.
Le sentiment qui domine en Irak aujourd'hui est donc la résignation, nous raconte depuis Bagdad Aurélien Colly, envoyé spécial de franceinfo.
Deux journalistes et un Nobel
Encore raté pour Greta Thunberg, pourtant parmi les favorites. Ce sont Maria Ressa, une journaliste philippine, et Dmitri Mouratov, journaliste russe, qui ont été désignés ce matin prix Nobel de la Paix. Ce prix "récompense leur courageux travail pour la liberté d'xpression" a ajouté l'Académie, qui entend à travers eux saluer le travail des journalistes autour de la planète, malgré "les attaques de plus en plus nombreuses" contre la liberté de la presse.
Une récompense dont s'est réjouie l'ONG Reporters Sans Frontières, mais nous, au "Quart d'Heure", on s'est posés une question : à quoi ça sert vraiment un Nobel de la Paix ? On en a discuté avec Antoine Jacob, auteur en 2012 de Histoire du Prix Nobel.
Invités : Aurélien Colly, envoyé spécial de franceinfo en Irak, et Antoine Jacob, journaliste spécialiste des Nobel
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