Le mot de l'éco. Télétravail
Le gouvernement veut encourager le télétravail et lui donner un cadre juridique clair.
2 Français sur 3 aimeraient télétravailler
Ce n' est pas le sujet qui a suscité le plus de débats dans la réforme du code du travail. Et pourtant, le télétravail est bien au menu des ordonnances qui ont été dévoilées avant hier. Le gouvernement a voulu lui donner un cadre juridique plus sûr.
Travailler de chez soi, de façon occasionnelle ou régulière : les deux tiers des salariés français voudraient pouvoir le faire. Mais d’après les chiffres donnés par Muriel Penicaud, seuls 17 % des salariés télétravaillent plus d'une journée par semaine. Et parfois de façon très informelle. Car les règles qui encadrent le télétravail n'ont pas été modifiées depuis 12 ans.
Aujourd'hui, le télétravail repose sur l’accord de l’employeur. Il doit être prévu par le contrat de travail ou par un avenant à ce contrat qui en précise les conditions. Dans ce cadre, c'est à l’employeur de prendre en charge, les coûts liés au élétravail. Par exemple, un abonnement téléphonique ou internet.
Une pratique peu développée
D'abord par manque de règles juridiques adaptées sur plusieurs questions comme la sécurité au travail, les rapports hiérarchiques, le droit à la déconnexion, le temps de travail… Selon les entreprises, les secteurs d'activité, la pratique relève donc du cas par cas. Et puis il y a aussi une question de mentalité, car si le télétravail est plébiscité par les salariés, les DRH sont souvent assez réticentes.
L’année dernière, la loi El Khomri avait débouché sur une concertation entre syndicats et patronat sur ce sujet. Elle a abouti à une sorte d'état des lieux du télétravail. Partant de ce constat, l’actuel gouvernement a décidé d'aller plus loin en modernisant le cadre juridique.
Un cadre juridique plus sûr
Daux nouveautés pour un cadre juridique plus sûr. Une inversion d'abord. Aujourd’hui, le salarié doit demander à l’employeur s’il peut faire du télétravail. Demain, c’est l’employeur qui devra faire la preuve que ce n’est pas possible. Et puis, deuxième nouveauté. Et qui ne plait pas forcement au patronat : les accidents du travail seront désormais pris en compte de la même façon que s'ils avaient lieu dans l’entreprise. Deux nouveautés qui ne font évidemment pas une révolution, mais peut être une incitation.
Les syndicats, et la CGT notamment, voudraient surtout des garde-fous pour les salariés. Un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail constate que les salariés qui télétravaillent sont plus productifs. Mais il y a aussi des effets pervers : une plus grande porosité entre vie privée et vie professionnelle susceptible d'engendrer "un haut niveau de stress".
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