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Le mot de l'éco. Relance : un plan massif adopté aux États-Unis

C'est un plan de relance colossal qui vient d'être voté mercredi 10 mars au Congrès américain, une victoire pour le président nouvellement élu, Joe Biden. 1 900 milliards de dollars, soit 15% de la richesse nationale. Un programme de soutien pour une majorité d'Américains, une aide financière pour relancer l'économie. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le plan de relance adopté cette semaine par le Congrès américain va permettre à une grande majorité d'Américains de toucher un chèque de 1400 dollars.  (GETTY IMAGES)

Un plan de relance vertigineux a été adopté cette semaine aux États-Unis. Les chiffre sont vertigineux : 1 900 milliards de dollars soit un peu plus de 1 500 milliards d'euros. C'est deux fois plus que le plan européen de 750 milliards, dont on n'a toujours pas vu la couleur au sein des pays membres, six mois après son lancement.

Joe Biden veut taper fort avec ce plan de relance, voté un mois seulement après son arrivée à la Maison-Blanche. Il représente 15% de la richesse nationale (du PIB donc) et les Américains vont en sentir les premiers effets dans les toutes prochaines semaines.    

Où vont aller ces 1 900 milliards de dollars  

Ces milliards de dollars vont aller directement dans les poches des Américains. Ils vont recevoir un chèque de 1 400 dollars par personne, si leurs revenus sont en dessous de 75 000 dollars par an, ce qui permet d'intégrer une très grande majorité des citoyens américains. Cette mesure est la plus spectaculaire, et évidemment la plus coûteuse, du plan de relance qui permet aussi de prolonger les allocations chômage jusqu'à la fin du mois de septembre, de mettre de l'argent pour la réouverture des écoles ou encore pour renforcer la campagne de vaccination.     

Biden affiche la couleur : son objectif est de sortir le plus vite possible de la récession. La pandémie a détruit 10 millions de jobs aux États-Unis. Et le nouveau président américain préfère faire trop que pas assez, en injectant massivement de l'argent dans l'économie. Une politique keynésienne, dite de la demande, en espérant que  les Américains dépenseront cet argent pour consommer, ce qui relancerait la machine économique.  

Qu'en pensent les économistes  

Majoritairement ils disent que ça va marcher. L'OCDE, qui a publié cette semaine ces prévisions de croissance pour 2021, les a relevées de plus d'un point pour États-Unis, les faisant passer à 5,6% cette année. Et selon l'organisme international, il n’y a pas que les Américains qui vont en profiter. Nous aussi, selon l'OCDE : l'Europe, le Japon, la Chine aussi, devraient grâce à cette stimulation de l'économie américaine, en tirer un point et demi de croissance supplémentaire puisque nous allons nous empresser de vendre nos produits aux Américains.  

Et côté risque 

Le risque principal - et là aussi ça ne concerne pas que les États-Unis - c'est le risque de surchauffe de l'économie : vous mettez trop de charbon, elle s'emballe. Et la première conséquence, quand l’offre est plus forte que la demande, c'est l'inflation, la hausse des prix. Plusieurs économistes alertent déjà sur cette question aux États-Unis, à commencer par l'ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton,  mais ce risque est minimisé pour l'instant par l’équipe de Joe Biden car l’urgence politique est aujourd’hui de relancer l'économie du pays.

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