Le bruit au travail
Le bruit au travail, on en parle assez peu, et pourtant, la journée mondiale de la sécurité au travail, hier, vendredi 28 avril, a été l'occasion de rappeler que, chaque année en France, le bruit est responsable d'un millier de surdités, des accidents du travail, sonores donc.
franceinfo : Et ces accidents, ça n'a pas fait beaucoup de bruit ?
Guillaume Gaven : Peut-être parce qu'il est partout, le bruit, dans les villes, dans les campagnes, dans les maisons, et donc, au travail. Plus de la moitié des actifs s'en plaignent. Fait étonnant, ce n'est pas dans les secteurs, a priori, les plus bruyants qu'on en souffre le plus. Donc, pas dans le secteur du BTP, bâtiment travaux publics, mais plutôt dans le commerce : 6 travailleurs sur 10 disent être gênés.
Cette gêne, comment s'exprime-t-elle ?
Un peu comme partout, par de la fatigue, de la lassitude, de l'irritabilité. Deux tiers des actifs se disent sujets à ces troubles, selon le baromètre que publie tous les ans l'association JNA, qui organise les journées nationales de l'audition. Et la prise de conscience est plus criante depuis que le Covid est passé par là.
Comme à un moment, tout le monde a dû rester chez soi, la différence a sauté aux yeux, ou plutôt aux oreilles. Le bruit ne vient pas forcément de l'extérieur des locaux : 35% des actifs s'en plaignent tout de même. Il vient surtout des voisins de bureaux, leurs allées et venues, et bien sûr leurs conversations, entre eux, ou bien au téléphone.
Tout cela nuit évidemment à la concentration dans le travail. Mais le bruit est aussi jugé responsable de tensions, au sein des équipes, d'agressivités dans les échanges.
Face à ce constat, est-ce qu'il y a des solutions ?
Oui évidemment, on sait se protéger contre le bruit, construire des bulles de silence, ou fournir des équipements individuels de protection. Sauf que ce n'est pas encore vraiment entré dans les mœurs des entreprises. Un quart des actifs, seulement, affirment que leur employeur leur a déjà proposé des protections individuelles. A peu près autant seulement, ont pu disposer d'espaces pour s'isoler du bruit, ou ont pu profiter de réaménagements d'espace.
Ce qui, au passage, pose question, à un moment où beaucoup d'entreprises s'engagent dans de vastes opérations immobilières, autour du "flex office" par exemple. Les nuisances sonores, on le voit, ne constituent vraiment pas aujourd'hui une priorité.
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