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Un coup de pied dans l'entrejambe devient le symbole de la colère libanaise

À Beyrouth, au Liban, des manifestations secouent le pays depuis le 17 octobre. Le geste d'une jeune femme est devenu viral.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vidéo postée sur Facebook montrant le coup de pied donné par une manifestante à un garde armé, jeudi 17 octobre à Beyrouth (Liban). (CAPTURE D'ECRAN FACEBOOK)

C’est une vidéo qui tourne depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, et qui résume à elle seule ce qu’il est en train de se passer au Liban. On est jeudi 17 octobre au soir, dans le centre de Beyrouth. Depuis le matin, des manifestations secouent le pays. Personne n’avait vu venir le mouvement, qui s’est répandu contre le gouvernement sur WhatsApp. Des milliers, puis des dizaines de milliers de jeunes descendent dans la rue. Un convoi ministériel est pris dans la foule, il est bloqué. Deux gardes du corps sortent de la voiture, fusil automatique en main, et tirent en l’air pour chasser les manifestants. Une jeune femme, débardeur gris, jeans, se rue sur l’un des gardes et lui lance un coup de pied magistral dans l’entrejambe. L’homme est interloqué, et bat en retraite

La vidéo de quelques secondes devient virale. La jeune femme est inconnue, mais immédiatement on la compare à cette jeune Soudanaise qui avait harangué la foule au printemps dernier à Khartoum, et lancé la révolution.

Cette femme, et son geste, symbolisent autre chose qu’une simple colère. Le mouvement rassemble toutes les classes, toutes les religions, gagne toutes les villes du Liban. Il réclame le départ d’une classe politique jugée corrompue, au cri de "Révolution" ou en empruntant les slogans d’un printemps arabe de 2011 que le Liban n’avait pas connu. Le pouvoir vacille, la coalition complexe qui maintient Saad Hariri au poste de Premier ministre est fragilisée. Le parti des Forces Libanaises de l’ancien chef de guerre Samir Geagea a annoncé la démission de ses quatre ministres samedi. Rien n’y fait, la rue gronde de plus en plus fort. Mais surtout, les femmes libanaises sont dans la rue. En masse. Les jeunes Libanaises font entendre leur voix, montrent leurs visages, souvent peints aux couleurs du Liban.

Regardez si vous en avez la curiosité le compte Instagram du photographe libanais de l’AFP Patrick Baz, et vous verrez le visage de cette révolte libanaise. Dans un pays où les inégalités sociales sont devenues insupportables, les femmes libanaises disent aux hommes qui les dirigent : "Partez, c’est notre tour".  

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