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Temps de travail : l'Allemagne hésite sur la semaine de quatre jours

Des voix se font entendre outre-Rhin pour réduire le nombre de jours de travail dans la semaine. Les salariés y sont favorables, mais la classe politique est divisée.
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une usine à Augsburg, en Bavière (Allemagne) le 8 mai 2023. Photo d'illustration (STEFAN PUCHNER / DPA)

La semaine de quatre jours, qui a fait l'objet d'expérimentations dans d'autres pays, est réclamée en Allemagne par le puissant syndicat IG Metall. Plusieurs entreprises l’expérimentent déjà, et dans un récent sondage, plus de huit salariés sur dix la plébiscitent. Travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq, sans perte de salaire : la perspective est séduisante, et devient de plus en plus une réalité. Le nombre d’offres d’emploi qui proposent 32 heures de travail par semaine au lieu de 40 et un salaire à 100% a été multiplié par neuf ces cinq dernières années. Les secteurs les plus concernés sont l’artisanat, la mécanique, le bâtiment et la restauration. 

Cette formule pourrait être une solution partielle au problème de main-d’œuvre en Allemagne, car avec sa démographie vieillissante et le départ à la retraite des baby-boomers, le pays manque de personnel qualifié. Deux millions de postes sont vacants dans le pays. Il faut donc séduire les salariés encore disponibles, et la semaine de quatre jours peut se révéler attractive. Les employeurs qui l’ont testée reçoivent beaucoup plus de candidatures que les autres. En outre, les salariés sont plus efficaces : moins d’absentéisme, moins d’arrêts maladie et donc davantage de productivité pour l’entreprise.

L’Allemagne compte aussi presque 30% de salariés à temps partiel, en majorité des femmes, c’est l’un des pourcentages les plus élevés en Europe. Une enquête démontre qu’avec une semaine de quatre jours, de nombreuses femmes seraient prêtes à revenir à temps plein.

La classe politique est divisée sur le sujet 

À l’inverse, Saskia Esken, la cheffe du SPD, le parti d’Olaf Scholz, soutient fermement l’idée "parce que nous travaillons trop", dit-elle. Les partis sont donc divisés, et on est donc encore loin d’une loi qui ferait de la semaine de quatre jours la règle. Mais pour s’étendre, le dispositif n’a pas forcément besoin d’un cadre législatif : les employeurs peuvent le proposer au cas par cas. À l’automne prochain, le syndicat IG Metall va aussi tenter de l’imposer dans les négociations collectives, pour les secteurs de la sidérurgie et de la métallurgie.

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