Présidentielle américaine : pour quelles raisons Nikki Haley persiste face à Donald Trump, alors qu'elle n'a plus aucune chance ?

Dos au mur, Nikki Haley refuse malgré tout d'abandonner. Aux États-Unis, Nikki Haley maintient sa candidature face à Donald Trump pour l'investiture républicaine. L'ex-chef de l'État est pourtant quasiment assuré de représenter son parti à l'élection présidentielle en novembre. Mais sa rivale s'accroche.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nikki Haley, candidate républicaine à la présidentielle et ancienne ambassadrice de l'ONU, au Detroit Marriott Troy le 25 février 2024 à Troy, Michigan. (KEVIN DIETSCH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Cinq primaires, cinq échecs. Dont cette gifle monumentale, samedi 24 février en Caroline du Sud, État dont elle a été la représentante et la gouverneure : à peine 40% des voix, contre 60% à son rival. Jamais Nikki Haley n'a encore réussi à battre Donald Trump, qui avance vers l'investiture républicaine avec la régularité et la puissance d'un rouleau compresseur.


L'ex-président ne pense qu'au duel final pour la Maison-Blanche. Impatient de prendre sa revanche sur Joe Biden, il n'a même pas eu un mot ce week-end pour celle qui s'obstine dans la posture de challenger.

"Je continue la course à l'investiture"

Mais l'intéressée est tenace. "Je l'ai déjà dit la semaine dernière. Quoi qu'il se passe en Caroline du Sud, je continue la course à l'investiture", dit Nikki Heili. "Je suis une femme de parole. Et je n'abandonnerai pas le combat tant qu'une majorité d'Américains désapprouvera à la fois Donald Trump et Joe Biden".

Celle qui veut incarner une troisième voie se prépare à une nouvelle primaire mardi 27 février dans le Michigan. Autrement dit à une nouvelle débâcle. Elle veut malgré tout tenir au moins jusqu'au Super Tuesday, la grande journée électorale du 5 mars.

L'incompréhension de la presse américaine

"Mais pourquoi maintient-elle sa candidature" ? La presse américaine se pose la question en boucle lundi matin. Si Nikki Haley persiste, c'est d'abord parce qu'elle mise sur les déboires judiciaires de Donald Trump, dont le premier procès débute dans un mois à New-York. Il n'est pas exclu que l'ancien président soit condamné avant la présidentielle du 5 novembre. Même sa base de fidèles pourrait alors vaciller.

Nikki Haley espère être encore en lice à ce moment-là pour s'imposer sur le fil, même si de nombreux responsables du parti ne lui pardonnent pas d'avoir trahi son ancien mentor en se présentant contre lui. Il est possible aussi qu'elle joue la montre en cas de pépin de santé de son rival. L'ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU ne cesse de rappeler que face à deux candidats de 77 ans (pour Donald Trump) et 81 ans (pour Joe Biden), à 52 ans, elle incarne la jeunesse et le renouvellement.

Moins de donateurs

Jusqu'à aujourd'hui, Nikki Haley ne manquait pas d'importants donateurs. Mais lundi 26 février, au lendemain de son échec en Caroline du sud, elle vient de perdre un important soutien : le milliardaire conservateur radical Charles Koch cesse de la financer. "C'est la fin de partie, et la reconnaissance de la victoire interne totale de Trump", dit le spécialiste de politique américaine Corentin Sellin.

Si elle ne l'a jamais reconnu explicitement, son objectif est aussi la prochaine présidentielle. Plus elle tient, plus elle renforce sa stature pour 2028.

Aujourd'hui elle est le porte-drapeau d'une minorité de républicains opposés à Donald Trump mais elle peut rallier une plus large majorité. Si elle promet de "sortir du chaos" pour revenir à plus de "normalité", sur le fond elle reste une pure conservatrice, opposée à l'avortement et au contrôle des armes à feu.

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