Paris 2024 : les athlètes ukrainiens s'entraînent entre deux alertes à la bombe

Ils sont un peu plus de 60 à être qualifiés pour les Jeux olympiques de Paris. Plus de 3 000 sportifs ou entraîneurs ont rejoint les forces armées. 400 sont morts au combat.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le centre olympique ukrainien, à Kiev, en décembre 2023. (ADRIEN VAUTIER / LE PICTORIUM / MAXPPP)

En Ukraine, les stades, les gymnases et les vélodromes ont été transformés en abris pour réfugiés et sont donc impraticables. Les piscines et les patinoires ont été détruites par les bombardements. Une pression psychologique est permanente : inquiétude pour les proches, sommeil haché, interruptions par les sirènes. Par exemple, mardi matin, à Kiev, il y a eu deux grosses alertes aux missiles balistiques. Dans ces cas-là, il faut laisser tout en plan, courir vers un abri pour quelques minutes ou quelques heures. On ne sait jamais combien de temps va durer cette alerte. Et ces conditions sont aussi valables pour les sportifs de haut niveau.

Malgré toutes ces difficultés, ils sont un peu plus de soixante à s'être qualifiés. Et, pendant les Jeux, pour ces athlètes ukrainiens, la guerre sera évidemment présente en permanence en arrière-plan. Plus de 3 000 sportifs ou entraîneurs ont rejoint les forces armées, 400 sont morts au combat. C'est à eux que les compétiteurs vont dédier leurs médailles. Certains judokas ont même cousu un petit drapeau jaune et bleu sur leur kimono. Peut-être aussi, parce que leur sport est celui de Vladimir Poutine.

Le grand flou de la participation des athlètes russes

Le CIO, qui a banni la Russie et la Biélorussie en tant qu'États, propose aux sportifs de participer à titre individuel, sous un drapeau neutre, sans hymne national, sans parade lors de la cérémonie d'ouverture. Le CIO met aussi plusieurs conditions, comme ne pas avoir soutenu la guerre, ne pas être lié à l'armée ou aux services de sécurité. Moscou juge ces contraintes humiliantes, mais pourrait envoyer, malgré tout, une quarantaine d'athlètes à Paris. De son côté, l'Ukraine a encore du mal à digérer la décision, alors régulièrement elle rend publiques des listes de noms de sportifs russes qui, selon elle, ont un lien avec l'invasion.

Emmanuel Macron a assuré, le 15 avril, vouloir faire une "trêve olympique", pour faire taire les armes le temps de la compétition. Mais, pour l'instant, cette proposition est reçue du bout des lèvres à Moscou. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, explique même que faire une pause dans les combats, ce serait offrir à l'Ukraine du temps pour qu'elle regroupe ses forces et qu'elle se réarme. Emmanuel Macron va solliciter le président chinoisXi Jinping, qui a déjà tenté de mettre en place cette trêve à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver en 2022, et qui sera à Paris dans quelques semaines.

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