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OTAN : les alliés réaffirment leur soutien à l'Ukraine mais des tensions apparaissent

Alors que tous les regards sont tournés vers le Proche-Orient, "le monde n'oublie pas l'Ukraine". C'est le message que les États-Unis et leurs alliés ont martelé ces deux derniers jours lors d'une réunion de l'OTAN. Pourtant, certains signaux sont au rouge.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, au siède de l'OTAN à Bruxelles, le 29 novembre 2023. (SAUL LOEB / POOL / AFP)

Ils l'ont tellement dit d'ailleurs que cela commence vraiment à ressembler à la méthode Coué. Non, nous ne sommes pas lassés de cette guerre qui entre dans son deuxième hiver, non nous ne sommes pas déçus de cette contre-offensive ukrainienne désormais figée sur des gains insignifiants, non on ne va pas cesser de s'investir, et non, bien sûr que non, il n'est pas question de faire pression pour que s'ouvrent des négociations. "Les Alliés poursuivront leur soutien aussi longtemps que nécessaire", c'est écrit noir sur blanc dans la déclaration finale mercredi 29 novembre. Message destiné aussi au président russe. Difficile de faire plus clair.

Côté européen, certes l'Allemagne et les Pays-Bas viennent d'annoncer deux nouvelles enveloppes relativement conséquentes, mais pour ce qui est des munitions, les 27 ne pourront pas, comme ils s'y étaient engagés, livrer un million d'obus d'ici le printemps, les capacités de production ne sont pas suffisantes. Sur le plan politique aussi ça commence à tanguer.

Deux trouble-fêtes viennent d'entrer dans le club : le nouveau Premier ministre slovaque Robert Fitzo et le leader d'extrême droite néerlandais Geert Wilders, tous les deux farouchement opposés à la poursuite de l'aide à l'Ukraine. Viktor Orban, le hongrois pro-Poutine qui ne cesse de mettre le pied sur le frein s'est trouvé des alliés. Les discussions prévues dans 15 jours sur le budget européen seront difficiles, les milliards d'euros prévus pour Kiev probablement revus à la baisse.

De l'autre côté de l'Atlantique ça ne va pas beaucoup mieux, l'argent de Washington est toujours bloqué au Congrès par les républicains qui ne veulent plus contribuer à l'effort de guerre, en tout cas pas avant d'avoir évalué les besoins d'Israël.

Pendant ce temps-là, sur le terrain, les Russes sont à l'offensive

Mercredi 29 novembre, ils ont revendiqué la prise d'un village près de Bakhmut et, toujours dans l'Est, ils progressent sensiblement dans Avdiivka, le nouveau point de fixation du front, notamment grâce à la tactique des vagues humaines : des soldats qui vont littéralement à l'abattoir en avançant par milliers en même temps au même endroit. Mais la Russie a basculé en économie de guerre, elle n'a pas de problème de ressources, ni en hommes, ni en matériel, grâce à l'Iran et à la Corée du Nord. C'est le message qu'a tenté de faire passer le ministre des Affaires étrangères ukrainien mercredi à Bruxelles : plus la guerre dure et plus c'est Vladimir Poutine qui en profitera.

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