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Le détroit d'Ormuz : le chenal maritime le plus dangereux du monde

La planète tourne et ce matin nous posons le doigt sur un endroit dont on entend le nom presque tous les jours, le détroit d’Ormuz.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Image satellite d'un pétrolier en feu dans le Golfe d'Oman, près du détroie d'Hormuz, le 13 juin 2019. (GALLO IMAGES / GALLO IMAGES EDITORIAL)

Des barils de pétrole, des navires, des marines, des missiles, des drones, quelques boutres de pêcheurs, le détroit d’Ormuz, c’est tout simplement l’endroit le plus stratégique du monde dès qu’on prononce le mot de "pétrole". C’est un chenal, situé entre l’Iran et le Sultanat d’Oman. Il relie la mer d’Oman au Golfe Persique. 40 kilomètres dans sa partie la plus étroite, 60 kilomètres de long. En clair, ce n’est que par cette voie maritime que peut sortir le pétrole d’Irak, du chapelet d’Emirats et de l’Arabie saoudite. Et c’est grâce à ce petit bout de mer que l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie sont alimentés en pétrole du Golfe. Pour vous donner une petite idée, en 2018, 21 millions de barils sont passés chaque jour dans le détroit d’Ormuz. Autant dire que le monde entier a les yeux rivés sur ce détroit, surtout depuis le mois de mai dernier, quand des tensions ont éclaté entre les Iraniens et les Etats-Unis, qui s’y défient à distance.  

L’Iran a saisi deux super tankers en deux semaines. Dans quel but ?

Le chenal est en grande partie Iranien, et quadrillé par des vedettes des gardiens de la révolution. L’Iran fait monter la pression, et défie par ces opérations les Saoudiens, et leurs alliés américains. Car en toile de fond, il y a la guerre au Yémen. L’Iran soutient les rebelles houtis, pendant que les Saoudiens, épaulés par les Etats-Unis soutiennent le régime en place. C’est une guerre à distance entre deux grandes puissances ennemies : l’Iran chiite et l’Arabie sunnite. Les récents tirs des houtis contre des installations pétrolières saoudiennes ont fait monter d’un cran supplémentaire les prix du baril, et  la tension. Or c’est dans le détroit d’Ormuz qu’elle devient palpable. Les Iraniens pourraient paralyser le détroit : ils ne le font pas, pour le moment, car ce serait une déclaration de guerre : le prix du pétrole grimperait immédiatement et durablement sur toute la planète Et puis, il n’y a pas que des bateaux iraniens dans la région. La France a une base à Abu Dhabi, les Américains ont une flotte complète dans la zone, les britanniques sont installés à Oman. Bref, une guerre navale peut s’y déclencher en quelques jours. Pour le moment, le fait que le quart du pétrole liquide mondial passe par Ormuz maintient une forme d’équilibre. Car oui, il y a un équilibre dans la violence. Et quand on le perd, ca s’appelle la guerre.          

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