Iran, Etats-Unis, pourquoi tant de haine ?
La planète tourne et nous posons le doigt à Téhéran. Donald Trump et Hassan Rohani ne veulent toujours pas se rencontrer aux Nations Unies.
On peut se demander pourquoi il est toujours aussi compliqué aux dirigeants des deux pays de se parler. Après tout, Donald Trump parle bien à Kim Jong-Un, le nord-coréen, et à bien d’autres chefs d’États avec qui il est en désaccord. Et de la même manière, il est toujours compliqué à Hassan Rohani de parler à son homologue américain. Alors qu’il parle à tout le monde. Mercredi 25 septembre une photo prise à l’ONU a circulé sur les réseaux, où l’on voit Rohani hilare, assis à côté de Boris Johnson lui aussi s’esclaffant alors que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. Emmanuel Macron a passé son temps à New York à essayer d’organiser une rencontre entre Rohani et Trump, pour éviter une nouvelle escalade guerrière, mais sans succès.
Une haine irrationnelle entre les deux Nations
Même si Barack Obama a été le président américain à avoir été le plus loin dans une relation avec l’Iran, il n'a pas eu de poignée de main, mais des échanges sur Twitter et des coups de fils. Il faut remonter à Jimmy Carter, en 77, pour trouver la dernière trace d’une rencontre avec un dirigeant iranien, et c’était le Chah. Oui, parce tout date de là.
Un peu d’Histoire
Dans les années 50, un dirigeant iranien, Mohammad Mossadegh, nationalise des compagnies pétrolières. Ce qui ne plaît ni à Londres ni à Washington, qui le renverse pour réinstaller la monarchie iranienne du Chah. C’est ce qui donne naissance à une opposition islamique puissante. La Révolution iranienne dépose le Chah en 79 et installe l’ayatollah Khomeini au pouvoir, avec une rhétorique anti-américaine puissante. 52 diplomates américains sont pris en otage dans leur ambassade, pendant 444 jours. C’est la fin des relations diplomatiques. Depuis, personne n’a vraiment réussi à les reprendre. Les guerres dans la région, en Syrie et en Irak notamment, renforcent la conviction américaine que l’Iran est l’incarnation du Mal. La poursuite des recherches nucléaires à Téhéran terrifie les américains. L’ayatollah a changé, c’est Khamenei désormais, il est un peu plus souple. Le président iranien, Rohani, est lui un modéré. Mais les Américains maintiennent un embargo économique. Washington est sorti de l’accord sur le nucléaire. Mais Téhéran, malgré la pression, reste la grande puissance régionale, l’ancienne Perse, déployant ses forces dans tous les conflits du Moyen Orient. Leur haine est un danger permanent, il peut suffire d’un mot en trop pour déclencher un conflit, ou d’une poignée de main, pour l’éviter.
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