En Iran, les arrestations d’Occidentaux comme monnaie d’échange
Des Occidentaux sont régulièrement accusés d’espionnage, jugés et emprisonnés en Iran. Objectif du régime des mollahs : disposer de moyens de pression. Le parlement iranien a ainsi approuvé hier un traité sur des transferts de prisonniers entre l’Iran et la Belgique. Téhéran voudrait récupérer un Iranien condamné pour terrorisme, en échange d’un humanitaire belge interpellé à Téhéran.
Cette méthode iranienne, les chancelleries européennes la connaissent bien. L’arrestation en Iran d’Occidentaux qui servent ensuite de monnaie d’échange. La France fait partie des pays les plus concernés. Un couple de syndicalistes français a été accusé début juillet d’atteinte à la sûreté de l’Iran. Tous les deux ont été emprisonnés alors qu’ils faisaient du tourisme. Fin juin, Benjamin Brière un autre touriste français détenu en Iran depuis plus de deux ans, a vu sa peine de huit ans de prison confirmée en appel. Le cas le plus emblématique étant celui de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, retenue en Iran depuis 2019 et réincarcérée en janvier. Autant de moyens de pression pour Téhéran dans ses relations tendues avec Paris.
Le parlement iranien s’est prononcé mercredi 3 août sur un accord permettant des échanges de condamnés avec la Belgique parce que la République islamique veut faire libérer un diplomate iranien Assadollah Assadi, condamné en Belgique à 20 ans de prison pour une tentative d’attentat en juin 2018, visant un rassemblement d’opposants iraniens à Villepinte dans la banlieue parisienne. Or il se trouve qu’un travailleur humanitaire belge a été arrêté à Téhéran en février dernier. Sa famille supplie les autorités de tout faire pour obtenir sa libération. Après un débat houleux, les députés belges ont ratifié le 20 juillet un traité sur le transfert mutuel de détenus entre la Belgique et l’Iran, au grand dam des opposants iraniens. La situation est actuellement gelée pour des raisons juridiques.
Les exemples se multiplient. Samedi dernier, l’Iran a annoncé l’arrestation d’un Suédois d’une trentaine d’années soupçonné d’espionnage. Deux semaines plus tôt, un Iranien avait été condamné en Suède à la prison à vie pour son rôle dans le massacre de milliers d’opposants iraniens en 1988.
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