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En Chine, le quotidien de la population complexifié par l'appli anti-Covid

La Chine fait face à une importante reprise de l’épidémie de Covid-19, avec près de 140 000 cas enregistrés depuis début novembre. Les autorités ont consenti quelques allègements dans la stratégie "zéro Covid", mais de sévères restrictions sanitaires continuent de s’appliquer.
Article rédigé par franceinfo - Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un employé vérifie le QR code de l'appli anti-Covid, le 18 novembre 2022 à Huaxian (Chine) (MAXPPP)

La population est soumise à une pression permanente, menacée à tout moment de se retrouver confinée. Les Chinois ont en permanence les yeux rivés sur leur application sanitaire sur le téléphone portable. Cette application sanitaire rythme le quotidien de tous les Chinois depuis l’été 2020 : c’est là que les résultats des tests Covid sont inscrits, avec un QR code qui permet d’accéder absolument partout. Il est donc vital  d’avoir ce QR code en permanence avec une couleur verte.

C’est devenu une habitude, un reflexe accepté par tout le monde. Mais en ce moment, de nombreux Chinois voient soudainement apparaître sur leur téléphone des fenêtres "pop up". Et là c’est un véritable cauchemar qui commence : ces notifications bloquent votre application sanitaire, un message automatique s’affiche indiquant que vous devez rester isolé à votre domicile. Et de toute façon, vous n’avez pas vraiment le choix : vous ne pouvez plus aller nulle part, car votre application ne vous permet plus de scanner à l’entrée des bâtiments. Impossible même d’aller se faire dépister dans une cabanette de test, comme cela se pratique ici dans la rue. Vous devez vous rendre dans un hôpital  et la seule solution, c’est d’y aller à pied ou bien vélo, car avec la fenêtre pop up, aucun taxi ne vous acceptera à bord de sa voiture.

Bugs, incompréhension et colère

 

La justification de ce système par les autorités, c’est que les personnes concernées se sont retrouvées à un moment donné  à proximité d’une personne positive au Covid. Ce n’est pas toujours logique. Par exemple, si un train grande vitesse traverse un quartier où il y a des cas, les passagers confortablement assis dans leur wagon sont susceptibles de recevoir la notification sur leur téléphone, même si évidemment il n’y pas eu le moindre contact avec des cas Covid.

C’est alors un véritable parcours du combattant qui démarre, pour se débarrasser de la fenêtre : il faut multiplier les appels au comité de quartier et à la hotline de la municipalité. Parfois il y a des bugs, qui persistent pendant plusieurs jours. Le pire, c’est pour les personnes qui sont en déplacement. La fenêtre les empêche de prendre le train ou l’avion pour rentrer dans leurs villes. Cela peut durer plusieurs semaines. Sur les réseaux sociaux, certains Chinois ne cachent pas leur colère, car ce système leur a coûté très cher : des nuits d’hôtel à payer en attendant que la fenêtre disparaisse enfin.  C’est cela, la vie en Chine en temps de Covid.

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