Le monde de Marie. Les dirigeants birmans dans le viseur de la communauté internationale face à la tragédie des Rohingyas
En cette fin d'année, Marie Colmant revient sur un événement international qui a marqué 2017 : aujourd’hui, la fuite des Rohingyas face aux persécutions de l'armée birmane, pays à forte majorité bouddhiste qui commet, selon les termes de l'ONU et des États-Unis, un "nettoyage ethnique".
Retour sur les événements internationaux de 2017. Lundi 25 décembre, l'exode des Rohingyas face aux persécutions de l'armée birmane.
La fuite obligée vers des camps
Fin août, une grande opération militaire a été lancée par l’armée birmane contre les Rohingyas, une ethnie musulmane. Selon un premier bilan du nombre de victimes dressé par les ONG, notamment Médecins Sans Frontières, environ 7 000 membres de cette minorité, dont 730 enfants de moins de cinq ans, auraient été tués - abattus par armes à feu, brulés vifs ou encore battus à mort - pendant le premier mois des hostilités. Aujourd’hui, plus de 650 000 réfugiés Rohingyas sont entassés dans le camp de Cox’s Bazar au Bengladesh, dans des conditions atroces, d’autant que l’hiver et le froid se sont installés dans la région et qu’ils n’ont absolument rien pour se protéger.
L'enquête de l'ONU
Face à cette tragédie, la communauté internationale enquête très sérieusement sur le rôle des dirigeants du Myanmar, notamment Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et chef du gouvernement birman aux côtés des militaires. Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a ainsi appelé à une enquête internationale sur le rôle joué par la dirigeante birmane. Alerté par les récits d’une première poussée de violence en octobre 2017, il s’était déjà entretenu avec elle en février 2017 pour lui demander de mettre fin à ces violences.
Des éléments de "génocide" ?
Le Haut-Commissaire s’agace aussi du silence des nations après ces premières flambées de violence qui ont sans doute encouragé les militaires birmans à organiser les opérations de l’automne 2017. Pour Zeid Ra’ad Al Hussein, le doute n’est plus permis : une opération de destruction d’une telle envergure n’a pu être mise au point qu’au plus haut niveau de l’État. Selon Haut-Commissaire, ces opérations militaires menées dans le but de détruire un groupe ethnique correspondent à la définition du génocide établie par les Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale. Il reste désormais à une cour de justice d’en apporter la preuve, ce qui risque d’être très difficile.
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