Le monde de Marie. L'ambassade des Etats-Unis sera à Jérusalem mais pas tout à fait en Israël
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, le site provisoire de la future ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, située dans le no man's land défini en 1949.
Donald Trump souhaite déplacer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. L’ambassade américaine serait inaugurée par le président Donald Trump lui-même, a priori le 14 mai 2018, pour coïncider avec le 70e anniversaire de la création de l'Etat hébreu. La question tourne autour du lieu où devrait s’installer cette nouvelle ambassade, qui serait temporaire, en attendant la construction d’une nouvelle structure.
Une ancienne maison de retraite
Il est prévu que la représentation américaine s’installe dans un bâtiment qui abrite aujourd’hui une maison de retraite. C’est un ancien hôtel, le Diplomat, construit en 1967 par un entrepreneur israélien et qui appartient aux Etats-Unis depuis 2014. Il se situe dans une zone à cheval entre Jérusalem et un no man’s land, une enclave définie comme telle en 1949 après la création de l’Etat d’Israël, faute d’accord entre la Jordanie et Israël sur ces enclaves.
Un "no man's land" aux frontières floues
Il se trouve que si l’hôtel est bien situé à Jérusalem, une bonne partie du bâtiment a été construite sur ce no man’s land. On aurait donc une ambassade américaine à Jérusalem, mais pas tout à fait en Israël.
Cela étant, depuis 1949, le périmètre de ce no man’s land a évolué, avec la guerre du Kippour notamment, quand Israël prend de fait le contrôle de ces territoires en 1967, et avec l’arrivée des colons dans ces territoires. Pas facile non plus de se repérer dans les cadastres de 1949 ou même dans les lignes de ce no man’s land, qui sont aujourd’hui plutôt floues.
Il n’empêche que l’inauguration d’une ambassade sur pareil territoire revêt une énorme symbolique, une validation de facto par les Etats-Unis de l’autorité israélienne sur ces territoires. Les Nations unies sont d’ailleurs crispées au sujet de cette affaire. De même que les représentants palestiniens. La question a évidemment été soumise au département d’Etat américain qui a courageusement répondu que... ce n’était pas son problème.
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