Le monde de Marie. Une actrice de "New York unité spéciale" enquête pour de vrai sur les femmes violées oubliées par le système judiciaire américain
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Vendredi, un documentaire met un coup de projecteur sur ces femmes violées oubliées du système judiciaire américain.
Dans New York unité spéciale, la série policière la plus populaire aux États unis, Mariska Hargitay est Olivia Benson, un flic qui enquête sur des crimes sexuels. Elle est aujourd’hui l’auteur d’un documentaire sur le sujet.
I Am Evidence ("je suis une preuve") va faire du bruit dans le monde du documentaire. Les seules images de la bande annonce font froid dans le dos. Reprenons depuis le début de cette incroyable histoire qui commence avec Olivia Benson, le personnage qu’incarne Mariska Hargitay depuis 1999 dans "New York unité spéciale". L'humanité qui transpire dans son interprétation lui vaut de nombreuses lettres de femmes, victimes de viol, certaines lui expliquant qu’elles auraient bien aimé avoir affaire à une femme comme elle, quand elles ont été agressées. D’autres se plaignant de n’avoir jamais eu de nouvelles de la police après avoir porté plainte.
Alors, parallèlement à son flic de fiction, Mariska Hargitay commence à enquêter sur ce manque de suivi. Sur l’examen des preuves et les relevés d’ADN facilités par les prélèvements, effectués après l’attaque, contenus dans ces kits post-viols ainsi que les photos de la victime et les notes des enquêteurs. Toutes les femmes qui ont contacté l’actrice sont passées par là après leur dépôt de plainte. Toutes ont vu cette petite boîte blanche en polystyrène, portant le numéro de leur affaire.
Des femmes agressées et zappées
C’est la procureure de Détroit qui va alerter Mariska Hargitay en lui racontant qu’elle vient de découvrir dans un entrepôt à l’abandon 12 000 kits post-viols, entreposés à l’arrache sur des rayonnages. Oubliés. Le très gros souci c’est que c’est quasiment partout pareil sur le territoire américain comme va le découvrir l’actrice. En tout plus de 200 000 petites boîtes ont ainsi été retrouvées. Autant de femmes agressées et immédiatement zappées, le plus souvent et comme le prouvent les notes insultantes des policiers, retrouvées avec les résultats, parce qu’elles sont noires.
Grâce à sa fondation, Mariska Hargitay finance l’examen de ces kits retrouvés. Déjà des premières identifications ont pu être faites et des coupables arrêtés. Avant hier, lors de la première du documentaire qui sera diffusé lundi 16 avril sur la chaîne américaine HBO, Mariska Hargitay a prévenu :" Je ne lâcherai pas l’affaire, on ira jusqu’à la dernière boîte."
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