Dave Gahan du groupe Depeche Mode sort un album : "La musique m’a créé une vie"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et chanteur du groupe anglais Depeche Mode, Dave Gahan. Il sort un nouvel album solo de reprises Imposter.
Auteur, compositeur et interprète anglais, Dave Gahan est le chanteur, crooner et leader du groupe Depeche Mode, formé en 1980. Pendant longtemps, il a chanté les titres d'un autre, Martin Gore, avant de se mettre à l'écriture. En 2003, en plus du groupe, il s'est lancé dans une carrière solo, avec son album Paper Monsters. Le 12 novembre, il a sorti Imposter, un délicieux album de reprises avec des textes de Neil Young, PJ Harvey, Bob Dylan et Mark Lanegan.
franceinfo : Avez-vous eu une certaine appréhension avant d'interpréter les chansons car elles ont toutes été immortalisées par des légendes ?
Dave Gahan : Oui. En fait, je ressens les autres chanteurs et je les respecte. Je respecte ce qu'ils ont donné à la chanson et à moi-même, en tant qu'artiste et chanteur. Lorsque je chante les chansons, je veux leur faire honneur et faire honneur à cela.
J'ai été bouleversée par certains titres comme Smile, par exemple, de Charlie Chaplin, qui fait partie de la bande originale du film Les temps modernes. Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, s'il a été interprété et enregistré presque en live. Est-ce que c'est dur de lâcher prise ?
Pour cet album-ci, pour toutes les chansons, il fallait vraiment capturer une performance. On ne passait donc pas plus d'une journée par chanson. J'ai fait beaucoup de préparation avant d'entrer en studio pendant des mois, je me suis vraiment jeté dans les chansons et je les chantais tous les jours dans mon propre studio comme si j'étais sur scène. Une fois que je commençais à oublier la chanson originale et que je trouvais ma propre voie dans la chanson, je suis venu au Shangri-La, j'étais prêt à chanter. La chanson "Smile" de Charlie Chaplin a été faite en une, deux ou trois prises. C'est une chanson incroyable, la chanson parfaite.
Vous avez constitué cet album avec 12 chansons comme 12 tableaux avec ce côté "Joconde". On a l'impression que vous nous regardez.
De la même manière qu'elle ! On a enregistré ce disque il y a deux ans maintenant, avant la pandémie et le Covid-19. On était dix musiciens, ensemble en studio, à essayer de capturer les performances. C'est une expérience très humaine mais c'est vrai que j'ai eu le sentiment que ces chansons m'avaient été chuchotées dans l'oreille.
Sur le titre Always on my mind, il y a un gros clin d'œil à Elvis Presley. C'est marrant puisque, finalement, c'est comme ça que vous allez démarrer quand vous êtes petit garçon. Vos tantes viennent à la maison et pour attirer leur attention et celle de votre maman, vous allez chanter Elvis Presley. C'est un clin d'œil à votre enfance, à votre histoire aussi ?
Dès mon plus jeune âge, j'ai réalisé que devenir quelqu'un d'autre attirait l'attention. Peut-être que ça m'a aidé. On habitait dans une petite rue avec des petites maisonnettes qui étaient très près les unes des autres. Ce n'étaient pas mes vraies tantes, mais nos voisines. On appelait tout le monde "tata". Dès que la musique arrivait, je me mettais à chanter et j'imitais les chanteurs. Tout le monde applaudissait.
Avec Depeche Mode, vous avez chanté Enjoy the silence. Vous cherchiez donc le silence, mais on se rend compte que la musique fera toujours partie de votre vie, quoiqu'il arrive. La musique vous a sauvé ?
Absolument. La musique et le cinéma, mais la musique a créé une vie pour moi. Je ne sais pas si ça m'a sauvé la vie, mais ça m'a créé une vie. Une vie que j'aime vivre.
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