Législatives : le gouverneur de la banque de France inquiet face "au choc d'incertitude" lié au contexte politique et appelle à ne pas "creuser les déficits"
"Tout ne sera pas possible tout de suite", a prévenu jeudi 11 juillet sur franceinfo le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, à l'heure où le programme économique du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des élections législatives anticipées, est accusé d'être trop dispendieux.
"Je note que si nos concitoyens ont envoyé un message fort dans cette élection, c'est leur souci d'être mieux respecté, mieux considéré et mieux respecté, c'est aussi leur dire la vérité", a-t-il affirmé. "Il faut dire la vérité et reconnaître les exigences du réel", a répété François Villeroy de Galhau tout en réaffirmant le principe d'"indépendance" politique de la Banque de France. Il a mis en avant deux "règles d'or" : ne pas "creuser les déficits" et "alourdir" les charges des entreprises. "Nos entreprises ne peuvent pas être alourdies par des coûts salariaux excessifs, y compris le Smic, et par des impôts trop lourds, ce serait très mauvais pour l'emploi tout de suite et très mauvais pour le pouvoir d'achat à terme", a assuré le patron de la Banque de France.
Les déficits "pèsent sur notre souveraineté"
"Je crois que si on fait des choix, il ne faut en rien creuser les déficits parce qu'ils sont déjà parmi les plus lourds d'Europe", a-t-il martelé. Mi-juin, en pleine campagne pour les élections législatives, l'Union européenne avait épinglé la France pour ses déficits publics excessifs. Une situation qui inquiète le gouverneur d'autant plus que les taux d'emprunt de la France ont augmenté. Les déficits "pèsent et nous coûtent de plus en plus cher à financer et ils pèsent sur notre souveraineté", a affirmé le banquier central.
Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale au soir du 9 juin, François Villeroy de Galhau pointe un "choc d'incertitude" inédit liée au contexte politique qui peut s'avérer "très négatif pour la croissance et pour l'emploi". Menée auprès de 8 500 entrepreneurs entre le 26 juin et le 3 juillet, l'étude de la Banque de France fait ressortir l'inquiétude des chefs d'entreprise qui soulignent "l'attentisme de leurs clients qui préféreraient épargner plutôt que consommer". Une "incertitude" renforcée à l'issue du second tour des législatives puisqu'aucune majorité claire ne se détache dans la nouvelle Assemblée nationale.
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