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Réforme des retraites : 1 200 euros de pension minimale, vraiment faisable ?

Dans son texte, le gouvernement promet une hausse de la pension minimale à 1 200 euros, y compris pour ceux qui sont déjà à la retraite. Selon les informations de franceinfo, ce n’est pas si facile, techniquement, à mettre en place. Le décryptyage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
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Un comptoir de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) à Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Derrière la promesse politique, l’intendance va-t-elle suivre ? Quand on pose la question au gouvernement, on sent que c’est compliqué. La promesse de l'exécutif, on la rappelle, c’est d'augmenter le montant de la pension minimale jusqu'à 100 euros de plus par mois, pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et ont de petites retraites. Le gouvernement estime que près d’1,8 million de retraités actuels sont éligibles à ce nouveau droit, mais tout le sujet, c’est de les repérer dans les 15 millions de retraités du régime général.

>> Projet de réforme des retraites : des difficultés techniques risquent de compliquer l'application de la pension minimale à 1 200 euros

C’est aux 13 000 agents de la Caisse d’assurance-vieillesse (Cnav) que va revenir cette mission délicate. En fait, l’incertitude se pose surtout les retraités poly-pensionnés, c’est-à-dire ceux qui touchent des pensions de différentes caisses de retraite, des gens qui, dans leur carrière, ont été indépendants ou agriculteurs, mais aussi salariés.  

Déjà en 2004

Combien sont-ils ? Le hic, c'est que le gouvernement n’a pas vraiment la réponse. Les interrogations portent surtout sur ceux qui ont liquidé leur retraite avant 2010 car, depuis, ça a été informatisé, et il y a un système d’échanges inter-régimes de retraites. Mais pour tous ceux qui sont rentrés dans le régime avant, qui ont grosso modo aujourd’hui autour de 75 ans et plus, ce n’est pas gagné.

Selon une source proche d’Emmanuel Macron, la recherche et la réévaluation de leur pension vont se faire... à la main. Ce qui risque d’être sources d’erreurs, de bugs, de retards. Le gouvernement reconnaît, en coulisses, que si sa réforme s'applique comme prévu début septembre 2023, il est fort probable que certains retraités ne profitent pas de cet avantage tout de suite. Et ça peut être gênant, car ces 1 200 euros, c’est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour faire passer sa reforme.

On disait aussi que la mise en place du prélèvement à la source allait être un problème et ça n’a pas été le cas, mais on se souvient, aussi, de ces chômeurs dont les droits avaient été recalculés. Certes, ça date de 2004, mais ça avait été un tel fiasco que le gouvernement avait dû faire marche arrière. C’est pour ça, que dans notre modèle social, une réforme – fiscale ou sociale – ne s’applique souvent qu’aux nouveaux entrants. 

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