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Quel bilan pour Philippe Martinez à la tête de la CGT ?

Le congrès de la CGT s’ouvre lundi 27 mars à Clermont-Ferrand. Philippe Martinez va passer la main, mais à qui ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat CGT, à Paris,le 11 mars 2023.  (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Ce 53e congrès de la CGT devrait donner lieu à une bataille entre deux femmes pour succéder à Philippe Martinez. C’est une première dans ce syndicat centenaire qui a toujours été dirigé par des hommes.

>> Congrès de la CGT : qui sont Marie Buisson, Céline Verzeletti et Olivier Mateu, les principaux candidats à la succession de Philippe Martinez ?

D’un côté Marie Buisson, professeur d’histoire-géo en lycée professionnel, candidate de Philippe MMartinez, mais qui ne fait pas l’unanimité en interne. Beaucoup estiment qu’elle n’est pas assez présente pendant cette mobilisation contre la réforme des retraites. Et de l’autre, Céline Verzeletti, issue de la fédération des services publics, gardienne de prison, poussée par de grosses fédérations comme celle des transports ou de l’énergie. Céline Verzeletti a une position plus dure sur les conflits sociaux.

Officiellement, l'élection qui les départagera doit avoir lieu en fin de semaine, mais dès lundi 27 mars, on aura une tendance lors du vote du rapport d’activité : les congressistes doivent en effet valider le bilan de Philippe Martinez. S’il est vivement critiqué, ce sera compliqué pour lui d’imposer sa dauphine, qui s’inscrit dans la poursuite de son mandat.

Le bilan de Philippe Martinez 

Cette guerre de succession montre ainsi à quel point Philippe Martinez a échoué à rassembler la CGT derrière une ligne claire. Elle reste divisée sur la question de s’allier ou non avec les autres syndicats, sur le fait de bloquer ou de négocier, de soutenir ou non le nucléaire, etc. Certes, Philippe Martinez a ouvert la CGT à des enjeux sociétaux et écologiques, s’est rapproché de Greenpeace, mais, justement ça lui est reproché.

Tout comme son mode de gouvernance, jugé trop solitaire, pas assez collectif. Mais, sa plus grande défaite, c’est d’avoir vu sous son mandat la CGT céder sa place de premier syndicat de France à la CFDT. Certes, l’érosion avait commencé bien avant l’arrivée de Philippe Martinez, mais ça s’est accéléré ces dernières années.  

Avec ce conflit sur les retraites, la CGT a pourtant repris des couleurs. Elle engrange des adhésions, mais comme toutes les autres organisations. Dans cette mobilisation, c’est Laurent Berger de la CFDT qui a en pris le leadership... ce que ne manqueront pas de souligner les cégétistes les plus durs.

À son actif, Philippe Martinez a pour lui, d’avoir su résister aux pressions politiques, d’avoir réussi à garder la distance avec LFI. Un rapprochement aurait été un vrai recul pour la CGT qui a eu tant de mal à se séparer, il y a 20 ans, du Parti communiste français.

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