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Pouvoir d'achat : vers une baisse des prix de l'agrolimentaire ?

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, rencontre lundi 5 juin les industriels de l’agroalimentaire pour leur demander de baisser les prix. Ce n’est pas la première fois, mais ça sonne comme un ultimatum. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une femme regarde son ticket de caisse à la sortie d'un supermarché. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

La rencontre les industriels de l’agroalimentaire et de Bruno Le Maire, lundi 5 juin, sera le dernier avertissement aux industriels pour qu'ils répercutent rapidement dans les rayons, les baisses de prix enregistrées sur le marché de gros. C’est en tout cas, ce qu’assure Bercy. Les cours des céréales, de l’huile, de l’énergie ont beaucoup chuté.

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Aujourd'hui, le blé, par exemple, s’échange à moins de 220 euros la tonne, alors que c’était le double il y a un an. Le problème, c’est que ça ne se voit pas forcément sur les étiquettes, en témoigne le panier inflation de franceinfo.

Or, l’inflation ralentit, mais certains prix de l’alimentaire restent très élevés. Signe que des industriels, en tout cas quelques-uns, refont leurs marges ce que contestent évidemment les intéressés, comme l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA), la principale fédération professionnelle du secteur qui va s’entretenir avec Bruno Le Maire.

La menace d'une taxe

L’échange promet d’être musclé, car le ministre avait donné à ces groupes jusqu’au mois de juin pour baisser les prix. La date étant passée, Bruno Le Maire va leur redire tout à l’heure que s’ils ne rectifient pas le tir rapidement, la sanction va tomber : ils auront droit à une taxe. Une taxe qui serait plutôt sur le chiffre d’affaires, ce qui est plus contraignant. Cela encore très reste flou : quelles entreprises seraient exactement seraient concernées ? À quelle hauteur ? Deux certitudes, toutefois : cette taxe serait exceptionnelle, donc temporaire, et elle serait inscrite dans le prochain projet de loi de finances que prépare le gouvernement. L’exécutif veut montrer qu’il agit sur le pouvoir d’achat, première préoccupation des Français. Selon une étude de l’Ifop publiée la semaine dernière, un tiers d’entre eux, vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois.  

Reste que le gouvernement estime que les supermarchés ont plutôt joué le jeu, ne serait-ce qu’en instaurant le trimestre anti-inflation, cette gamme de produits vendus à prix coûtants dans les supermarchés. Un trimestre anti-inflation qui va d’ailleurs se prolonger au-delà du 15 juin dans les grandes surfaces. Et si les grandes enseignes disent faire un effort, c’est un manque à gagner qui se chiffre en millions d’euros, elles assurent qu’elles ne peuvent pas aller au-delà. Surtout qu’en ce moment, de nombreuses enseignes se restructurent : Carrefour va licencier un millier de collaborateurs, Casino se débat avec sa dette colossale ou encore Auchan qui cède des grandes surfaces.

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