Législatives 2022 : l’absence de majorité absolue complique l'application du programme économique du gouvernement
Difficile pour le gouvernement de mettre en route son programme économique avec la nouvelle donne politique à l’Assemblée nationale, et notamment les mesures pour le pouvoir d'achat et la réforme des retraites.
Dès la discussion sur les mesures pour soutenir le pouvoir d’achat les Français, il risque d'y avoir bataille. Une bonne partie d’entre elles doit normalement être inscrite dans un projet de loi rectificative qui doit être votée, début juillet, par les députés.
Doivent y figurer : la prolongation de la ristourne de 18 centimes d’euros sur le litre de carburant au delà du 31 juillet 2022 ou encore la revalorisation de l’indice des fonctionnaires. Mais s’il y a des amendements, des oppositions, des discussions, le calendrier de ce projet de loi sera chamboulé et les mesures ajournées...
Des débats à l'Assemblée compliqués
Sur le principe, ces mesures d'aides pourraient faire consensus mais ça n’empêchera pas la bataille parlementaire. Par exemple, le chèque que le gouvernement a promis de verser aux plus modestes à la rentrée. L’exécutif n’a pas donné le nombre de bénéficiaires, ni le montant de l’aide. Mais la Nupes, comme le Rassemblement national voudront sûrement qu’il y ait plus de monde qui touche cette aide, tandis que Les Républicains alerteront sur le creusement des déficits.
Autre exemple, le gouvernement n’a pas prévu d’augmenter le Smic au-delà de la hausse automatique. Mais les députés Nupes voudront inscrire un Smic à 1 500 euros. Pareil pour le plafonnement des prix, portée par l’union de la gauche, ou la baisse de la TVA défendue par le parti de Marine Le Pen. L’inquiétude de la Macronie est que, pour exister, chaque groupe ajoute des mesures dépensières en plus et que ça soit la surenchère à l’Assemblée. Le tout dans un contexte de remontée des taux d’intérêts qui alourdissent notre dette.
Une réforme des retraites compromise ?
Concernant les retraites, le décalage de l’âge légal à 64 ou 65 ans est une des grandes mesures défendues par la majorité. Mais cette réforme sera très compliquée à mettre en place. Car à l’Assemblée, la Nupes et le Rassemblement national, qui défendent un retour à 60 ans, vont tout faire pour bloquer le texte.
Le gouvernement pourra chercher l’alliance avec les Républicains, favorables à un report de l’âge, mais pas sûr que la droite suive la majorité sur un texte aussi impopulaire. Car, dans l’opinion, la réforme ne passe pas. Tous les syndicats sont contre, y compris les plus modérés comme la CFDT. Le secrétaire général du syndicat, Laurent Berger, a d’ailleurs prévenu lundi sur franceinfo le gouvernement : "Remettre cette reforme sur la table, après les résultats de ces législatives, serait une pure folie !"
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