Le plan de Jean Castex pour faire baisser le chômage
Dans une interview au journal Les Echos, Jean Castex annonce un vaste plan pour en finir avec les pénuries de main-d’oeuvre, encourager les reconversions professionnelles, faire baisser le chômage. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le gouvernement est pressé. À cause de l'élection présidentielle bientôt, mais aussi parce qu'il a la volonté d’accompagner la relance. Il est surtout agacé d’entendre que les employeurs ne trouvent pas de salariés quand dans le même temps, près de six millions de personnes pointent à Pôle emploi. Sa solution : encourager les reconversions professionnelles. C’est-à-dire aider des actifs à aller vers ce que l’on appelle les métiers et secteurs en tension, qui manquent de bras. L’aide à la personne, les soins aux personnes âgés, mais aussi tous les métiers de la restauration, du bâtiment, du digital pour accompagner la transformation numérique des entreprises. Le gouvernement va financer 50 000 formations longues de plusieurs mois et 300 000 plus courtes, quelques jours à peine.
Elisabeth Borne, la ministre du Travail avait parlé la semaine dernière d’un plan pour ceux qui sont inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus. Fin juin, ils étaient 2,86 millions. Ça fait quasiment un chômeur sur deux. Surtout, ils sont plus nombreux qu’avant le début de la pandémie. Or, toutes les études montrent, que plus on reste longtemps sans travailler, et plus on a dû mal à retrouver un job. D’où la volonté de l’exécutif de leur remettre le pied à l’étrier, de les remettre en situation professionnelle. Il promet que tous auront un rendez-vous avec un conseiller Pôle emploi d’ici la fin de l’année et il va aussi financer les entreprises qui accueilleront et formeront des chômeurs de longue durée. Au total, pour ce plan, Jean Castex débloque près de 1,5 milliard d’euros.
Les règles de l'assurance chomage vont être durcies
Jean Castex confirme la mise en place de la réforme de l’assurance chômage. Un décret va être publié cette semaine pour que la totalité des mesures de la réforme entrent en vigueur entre le 1er octobre et le 1er décembre prochain. Parmi elles, il y a le calcul du salaire journalier de référence, c’est-à-dire la façon de calculer l’allocation chômage, dont les règles vont être durcies.
Mais aussi, le nombre de mois travaillés pour obtenir une indemnité – qui va passer de quatre à six mois. Ou encore la dégressivité des allocations chômage, pour les plus hauts revenus : plus on reste au chômage et moins on est indemnisé. Malgré l’opposition unanime des syndicats, et la suspension du Conseil d’État cet été, le gouvernement ne veut pas abandonner sa réforme. Pour faire des économies, mais aussi parce qu’élection présidentielle oblige, il veut montrer sa capacité à transformer le pays.
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