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Le décryptage éco. Numériser l’appareil d’Etat pour faire des économies tout en modernisant

Le Premier ministre a promis une série d’économies budgétaires dans son discours de politique générale. Les sources d'économies sont nombreuses et ne relèvent pas uniquement de coupes dans les différents ministères.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
En France, les dépenses publiques approchent les 60% du PIB et l'essentiel provient des dépenses en personnel. (LOIC VENANCE / AFP)

Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Edouard Philippe a promis une série d’économies budgétaires sans toutefois entrer dans les détails. Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, va maintenant prendre le relais. Les sources d'économies sont nombreuses et ne relèvent pas uniquement de coupes dans les différents ministères.

Economiser grâce au numérique

Par exemple, est-il possible de réaliser des économies grâce au numérique ? La numérisation de l'appareil d'Etat est loin du phénomène de mode et les sources sont bien identifiées. Le concept est même synonyme de nouveaux services pour le contribuable, sans parler de la simplification administrative. Il en était déjà question en 2015. Une loi pour la République numérique a même été adoptée avant les élections mais ce n’est pas cette loi qui refait surface. La loi Numérique telle que le gouvernement Valls l’a conçue était destinée à favoriser l’ouverture et la circulation des données, à garantir un environnement numérique respectueux de la vie privée des citoyens. Cette fois, dans la philosophie affichée par Edouard Philippe, cela serait clairement d’utiliser le numérique pour couper dans les dépenses de l’Etat en rendant ce dernier plus efficace.

Quel impact aurait un "virage numérique" ?

Sait-on chiffrer l’impact d’un virage numérique pour les finances d’un Etat ? Aucune statistique n’existe à ce jour. Il existe le "secrétariat général pour la modernisation de l'action publique", soit une vingtaine d'administrations qui travaillent main dans la main pour simplifier les démarches et supprimer la paperasserie au bénéfice des usagers et des agents. En France, les dépenses publiques approchent les 60% du PIB (la richesse produite par le pays sur l’année) et l'essentiel provient des dépenses en personnel. À terme, la digitalisation de l'appareil de l'Etat signifiera moins de fonctionnaires. Il faudra assumer sur le plan politique.

La nouvelle donne nécessitera un cadre éthique

La Direction générale des finances publiques dispose d'un budget de huit milliards d'euros. Près de sept milliards vont à ses 110 000 agents. En parallèle, le budget d'investissement hors immobilier et qui comprend un logiciel d'optimisation des coûts revient entre 10 et 15 millions d'euros. En clair, selon un expert de la numérisation, cette administration dépense 600 fois moins pour son avenir numérique qu'à sa masse salariale. Mais cette nouvelle donne numérique nécessitera aussi un cadre éthique. Incontournable pour le gouvernement afin d'éviter d’éventuels dérapages que ses adversaires ne manqueraient pas d’exploiter à des fins strictement politiques.

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