Le décryptage éco. Les ventes de PSA reculent de 10% : à qui la faute ?
Les ventes au-delà du continent européen n'ont pas été à la hauteur des ambitions du groupe automobile français. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
PSA a vendu l'an dernier 3,5 millions et de voitures sur la planète. Ce qui représente néanmoins une baisse de 10%. Le constructeur auto présentait ses résultats jeudi 16 janvier. Peugeot, Citroën, Opel-Vauxhall, toutes les marques du groupe ont souffert à l’exception de DS, la marque premium.
PSA pâtit du contexte international. L'embargo imposé par les États-Unis sur l'Iran a fait beaucoup de mal à PSA qui avait investi en Iran, et qui a dû plier bagage du jour au lendemain. Autre région du monde où le groupe a trinqué : l’Asie du Sud-Est et surtout la Chine, qui reste le premier marché automobile mondial. En Chine, les ventes ont été divisées par deux. Une vraie Bérézina, puisqu’ il y a encore quelques années, le groupe prévoyait d'y vendre un million de voitures par an. En 2019, il a réalisé à peine plus de 100 000 commercialisations. PSA n’a pas réussi à rivaliser avec les marques chinoises arrivées sur le marché. Le groupe reconnait d’ailleurs sans détour avoir été mauvais. Pour tenter de rebondir, cette année PSA va lancer cinq nouveaux modèles en Chine.
Une grande dépendance au marché européen
Les ventes ont baissé de 2,5% en Europe, et ce résultat est important parce que le groupe y concentre plus de 80% de ses livraisons. PSA a limité la casse avec ses SUV : ceux de Citroën, mais aussi ceux de sa marque premium DS ont trouvé leur clientèle. Problème : cette grande dépendance au marché européen est aussi une faiblesse. Un des enjeux de Carlos Tavares, le patron du constructeur, est d’ailleurs de la réduire. Preuve en est, le remaniement de son état-major, mercredi : Carlos Tavares a nommé de nouveaux responsables à la tête de Citroën et de DS, dont la mission est d'accélérer le développement des ventes à l'international.
Un peu partout, la marque promet de revoir son réseau, ses offres, le marketing, bref, l'ensemble du business. Elle va aussi muscler sa gamme de voitures hybrides et électriques avec cette promesse : proposer une offre 100% électrique d'ici 2025 et même à 50% d'ici fin 2021, c’est-à-dire demain. Pour le reste, PSA veut continuer à jouer sur ses marges : le groupe explique qu’il limite les rabais pour privilégier "les ventes rentables". Comme ça, il garde un niveau de profit très honorable, un des meilleurs du secteur. Au de-là des ventes, il faudra donc être attentif aux résultats financiers publiés fin février.
La pression est d’autant plus forte que cette année, PSA prépare son alliance avec Fiat-Chrysler pour créer, on le rappelle, le quatrième constructeur auto mondial.
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