Le décryptage éco. Grève à la SNCF : quand le malheur des uns fait le bonheur des autres !
Fanny Guinochet est revenue dans "Le décryptage éco" sur l'expérimentation, vendredi, d'un nouveau service par BlaBlaCar qui propose désormais trois trajets en autocar.
Avec la grève à la SNCF, certains se frottent les mains. BlaBlaCar, le site de co-voiturage croule sous les demandes… et se lance dans les autocars. Je ne sais pas comment appeler ce service. Ce n'est pas du covoiturage, peut-être du "cobus". En tout cas, ce seront des "BlaBlaAutocars" qui vont circuler sur les routes.
La plate-forme de mise en relation pour du covoiturage lance, vendredi 6 avril, une expérimentation. BlaBlaCar va mettre à disposition de ses membres des places dans des autobus pour les trajets les plus demandés. Un aller-retour Paris-Lille, vendredi, va inaugurer ce nouveau service. Puis, dès lundi, ce sera Paris- Rouen et en fin de semaine prochaine Paris-Rennes.
La société fait appel à des sociétés privées
BlaBlaCar va louer des cars à des sociétés locales et indépendantes. L'entreprise annonce qu'elle va proposer ces trajets aux mêmes prix que ceux que l'on pourrait payer en covoiturage classique.
Les "BlaBlaAutocars" vont circuler pendant les pics de demande, c’est-à-dire pendant les jours de grève du calendrier de la SNCF, mais aussi les journées du vendredi et du dimanche.
BlaBlaCar a eu cette idée avec les grèves…
La plateforme dit avoir explosé sous les demandes durant la première journée d'arrêt de travail à la SNCF. Rien que mardi 3 avril avec celle de la SNCF, mais aussi d’Air France, le site a vu sa demande de covoiturage multipliée par 6 par rapport à un mardi normal. BlaBlaCar a aussi enregistré un pic d’offre de sièges multiplié par trois par rapport à un mardi normal. Au total, 184 000 places ont été proposées au cours de la journée, soit l’équivalent de 368 rames de TGV à deux étages. Un record !
Cette nouvelle offre, ce n’est pas aussi parce que BlaBlaCar a un peu perdu de sa superbe, non ? Evidemment, la société française ne va pas le dire, mais il y a un peu de ça. Ces derniers mois, cette pépite du numérique a un peu souffert de la concurrence des cars Macron qui ont bien marché, mais aussi de l’offre low-cost de la SNCF, ave les trains Ouigo et ses petits prix. BlaBlaCar comptait beaucoup sur son extension à l’international, mais elle a connu des difficultés dans plusieurs pays comme au Mexique, ou encore en Turquie.
Ces bus pourraient lui permettre de retrouver du souffle…
C’est l’idée, car si cela marche, BlaBlaCar pourrait pérenniser ces trajets en bus. La société espère aussi que la grève va lui permettre de développer une offre de covoiturage entre le domicile et le travail pour des parcours qui ne font pas plus de 80 km, une offre qui a été lancée il y a un an, sous le nom de BlaBlaLines.
Même si BlaBlaCar traverse une période un peu plus difficile, elle reste une belle entreprise française. Fondée par Frédéric Mazella, il y a plus de 10 ans, elle revendique 14 millions de membres en France et plus de 60 millions dans le monde. En 2015, au pic de sa splendeur, elle avait levé près de 250 millions d’euros auprès d’investisseurs français et étrangers. Et, elle a encore des réserves.
Le chiffre du jour
Plus de 361 000 euros, c’est la somme collectée pour les grévistes cheminots sur une cagnotte Leetchi, vendredi en début de matinée.
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