Le décryptage éco. Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, annonce un grand plan de prise en charge de la dépendance
Agnès Buzyn dévoilera un plan mercredi 30 mai sur la façon dont on peut prendre en charge les plus âgés. La ministre de la Santé devrait annoncer plus de moyens pour les soignants.
On savait que la ministre, Agnés Buzyn, planchait sur la façon dont on peut prendre en charge les plus âgés mais le gouvernement avait plutôt évoqué l'été, en terme de calendrier. Là, l’agenda s’accélère : Agnès Buzyn dévoilera un plan mercredi 30 mai. Et c’est vrai qu’il y a urgence. Il y a quelques semaines, le Comité consultatif national d’éthique a dressé un constat terrible sur la façon dont on s’occupe des personnes âgées en France, en particulier dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Cet organisme parle de "dénégation collective" du vieillissement, qui se traduit par une "maltraitance." Les salariés des maisons de retraite médicalisés ont d’ailleurs fait grève en début d’année pour dénoncer ces conditions d’accueil. Dans l’urgence, le gouvernement avait débloqué 50 millions d'euros pour 2018 et promis un plan à plus long terme.
Un plan qui prévoit du personnel en plus
La ministre annonce plus de moyens pour les soignants. Aujourd’hui, une des difficultés du secteur, qui compte près de 500 000 professionnels, c’est de recruter mais aussi de garder les personnels. Selon une étude de Pôle emploi, parue début avril, dans les Ehpad et les hôpitaux, près de la moitié des employeurs qui sont prêts à recruter des aides-soignantes anticipent des difficultés à le faire. D’où la volonté de la ministre de travailler sur la formation, sur les carrières, mais aussi sur les conditions de travail.
Une deuxième journée de solidarité
C’est une piste sérieuse. Sur le modèle du lundi de pentecôte travaillé, le gouvernement pourrait mettre en place un deuxième jour au profit des personnes dépendantes. C’est une solution polémique mais qui rapporte plus de deux milliards d’euros. Il pourrait aussi y avoir – et ce serait une première – la création de ce que l’on appelle une cinquième branche de la Sécurité sociale, pour couvrir ce cinquième risque. Il viendrait compléter les quatre autres : la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, la maternité et famille et la retraite. Souvenez-vous, lors de son interview à BFMTV et Médiapart en avril dernier, Emmanuel Macron avait évoqué cette possibilité qui concrètement, pourrait signifier, la mise en place d’un prélèvement social universel.
Un serpent de mer
Cela fait au moins dix ans que ce sujet revient régulièrement sur la table, avant d’être remis sous le tapis, tellement il est coûteux ! Les besoins de financements pour accompagner les personnes âgées, c’est plus de 30 milliards d’euros par an et avec le vieillissement de la population française, la facture va encore s’alourdir, elle pourrait presque doubler.
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