Le décryptage éco. Emmanuel Macron souhaite créer un cinquième risque pour mieux prendre en charge la dépendance
Parmi les thèmes abordés dimanche par le président de la République lors de son interview sur BFMTV et Médiapart, Emmanuel Macron a parlé de la création d'un 'cinquième risque'. Cela pourrait notamment servir à construire des maisons de retraite.
Emmanuel Macron, dimanche 15 avril, lors de l'interview télévisée a parlé de la création d’un cinquième risque pour financer la dépendance, c’est à dire la perte d’autonomie des personnes âgées, celles du grand âge, autour de 85 ans et plus. On parle souvent de la création d’un cinquième risque de la Sécurité sociale. "Cinquième", parce qu'il y en existe déjà quatre autres : le risque maladie, le risque accident du travail et maladie professionnelle, le risque maternité et famille, le risque vieillesse, c’est à dire la retraite. Ces quatre risques sont couverts par la Sécurité sociale. Là, Emmanuel Macron annonce la création d’une cinquième branche à construire pour financer les maisons de retraite, les Ehpad, qui sont de plus en plus médicalisés, mais aussi donner des soins aux plus âgés, un secteur sous tensions qui a laissé éclater son malaise.
Un serpent de mer
Nicolas Sarkozy, il y a 10 ans l’avait annoncé mais avait renoncé devant le coût élevé. On estime que la perte d’autonomie représente 30 milliards d’euros par an et avec le vieillissement de la population. Ces dépenses vont encore fortement augmenter d’ici 30 ans : cela pourrait peser jusqu ‘à plus de deux points de PIB. Après le papy-boom, on parle de papy krach.
Il faut trouver l’argent
Il peut y avoir plusieurs logiques, des logiques privées, par exemple avec des assurances qui pourraient comprendre une clause obligatoire ou non pour la prise en charge de la dépendance, Cette clause pourrait être incluse dans les complémentaires santé. On peut aussi privilégier des logiques plus collectives,
avec une cotisation obligatoire que tout le monde paie. C’est sur cette base que la sécurité sociale fonctionne via des cotisations salariales et patronales, sur le principe de la solidarité qui fait que le bien portant côtise pour le malade, l’actif pour le retraité, etc. Emmanuel Macron a semblé penché plutôt pour ce type de schéma, sans entrer dans le détail. Instaurer une seconde journée de solidarité semble une piste sérieuse.
Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, avait lancé l’idée la semaine dernière d’un deuxième jour férié travaillé, comme le lundi de Pentecôte. Aujourd’hui, elle le présentait comme une option. On se demandait s'il s'agissauit d'un ballon d’essai. Là, Emmanuel Macron qualifie "Cette piste d’intéressante". Il insiste sur le fait que cette première journée instaurée par Jean-Pierre Raffarin en 2004 "a plutôt donné de bons résultats". L’année dernière, elle a rapporté plus de 2,3 milliards d’euros. Cette hypothèse est polémique, explosive, et si elle devait être retenue, elle ne suffira pas à financer ce cinquième risque. Il devrait y avoir un grand débat sociétal sur la dépendance prochainement.
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